Repoussé par l’Italie, Malte et la France, privé de son pavillon par le Panama, c’est peu dire que l’obstination de l’équipage de l’Aquarius à venir au secours des migrants, est mal perçue par les dirigeants des pays riches qui le condamne à faire des ronds dans l’eau en attendant de pouvoir accoster. Et à l’indignité des États qui refusent d’organiser les secours en mer, s’ajoute à terre, celle des groupes d’extrême-droite qui ont attaqué vendredi dernier le siège de SOS Méditerranée à Marseille. Autant d’attaques qui ont poussé des milliers de manifestants à défiler partout en France samedi dernier en soutien à l’Aquarius !
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Brèves
Lundi 8 octobre 2018 [Choix de date]
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SNCF : Pepy repasse à l’offensive !
8 octobre 2018 Brève Entreprises
Dans une récente interview donnée au journal Les Echos, Guillaume Pepy, le PDG de la SNCF, a dévoilé ses plans pour « réduire tous les coûts du ferroviaire » : ainsi pour améliorer la productivité, il prévoit la suppression de 10 à 15 % des 140 000 postes, une dégradation des conditions et une charge de travail accrue par plus de mobilité et de polyvalence. C’est clair, aux cheminots de repasser à la contre-offensive, après la première manche du printemps dernier.
Mots-clés : SNCF
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Le best of des patrons voyous
8 octobre 2018 Brève Entreprises
En mai, l’annonce de la cession de 5 Mcdo franchisés et de la fermeture d’un restaurant à Marseille est tombée, menaçant environ 400 salariés. L’objectif principal est de se débarrasser des équipes syndicales combattives qui ont animé plusieurs luttes victorieuses dans le passé. Le nouveau repreneur n’hésite pas à employer les grands moyens pour faire passer le message : hors de question de reprendre les anciens militants les plus combattifs, quitte à envoyer des gros bras intimider l’ensemble des salariés pour cela.
Mais les salariés appuyés par les habitants du coin sont bien déterminés à ne pas se laisser faire et continuent à se battre contre les cessions synonymes de répression syndicale et de dégradation des conditions de travail. Ils se sont donné rendez-vous à la manifestation du 9 octobre pour la prochaine étape de la mobilisation contre les patrons escrocs.
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Depuis le 25 septembre, les femmes de chambre de l’hôtel Park Hyatt près de la place Vendôme sont en grève illimitée pour de meilleurs salaires. Elles demandent 3 euros de l’heure de plus et la fin du recours à la sous-traitance qui précarise les emplois.
C’est que dans ce prestigieux établissement, tout respire le luxe, sauf les salaires ; ils sont de 300 euros inférieurs à ceux des autres hôtels de luxe des environs, assure Sofiane qui travaille au room-service pour 1 500 euros mensuels. Un de ses collègues malien fait la plonge depuis sept ans pour 1 300 euros net par mois sans jamais avoir été augmenté. Le personnel n’accepte plus son exploitation éhontée dans un palace qui loue des chambres à 900 euros minimum la nuit, voire des suites à plus de 11 000 euros. Et les grévistes sont bien décidés à faire céder les parasites qui les exploitent.
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Le 9 août dernier, une bombe foudroyait un bus remplis d’enfants de retour d’un centre aéré, faisant 51 morts et 79 blessés. La bombe à guidage laser était américaine. Les pays européens – Royaume-Uni, France, Allemagne, Espagne – ne sont pas en reste pour alimenter le carnage, ayant fourni pour 57 milliards d’euros d’armement à l’Arabie saoudite entre 2001 et 2015, largement utilisé dans sa sale guerre au Yemen. La population yéménite, l’une des plus pauvres du globe, paie de dizaines de milliers de morts et de terribles dévastations ce crapuleux business que les marchands de mort occidentaux habillent de mensonges et de formules hypocrites quand ils ne versent pas des larmes de crocodile en déplorant « l’horrible, l’abominable guerre civile au Yemen » (Trump) ou Teresa May exprimant sa « profonde préoccupation devant la situation humanitaire au Yemen ». Mais c’est sous leur houlette que sont vendues les armes du crime.
Mots-clés : Yémen
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Hella Kherief est une aide-soignante qui avait témoigné à visage découvert dans l’émission Envoyé spécial sur les Ehpad du 20 septembre. Ce documentaire avait révélé les pratiques de maisons de retraite privées qui laissent les résidents dans des conditions indignes, du fait d’un scandaleux sous-effectif de personnel.
Le témoignage de l’aide-soignante n’a pas plu à l’hôpital privé qui l’embauchait : au lendemain même de la diffusion du reportage, elle a été licenciée, sans explication. Les patrons ont leur loi du silence.
Mots-clés : Ehpad | Télévision
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Au premier tour de l’élection présidentielle au Brésil, Jair Bolsonaro, un politicien d’extrême droite, ouvertement machiste, raciste, homophobe, et nostalgique de la dictature militaire, est arrivé largement en tête. Cet ennemi déclaré des travailleurs pourrait remporter l’élection.
Il y a 16 ans, au Brésil, c’était Lula qui avait été élu : l’ancien leader syndicaliste, du Parti des travailleurs (PT), promettait qu’il allait gouverner pour les classes populaires et avait suscité bien des espoirs. Mais la gauche brésilienne, comme ici celle de Mitterrand ou Hollande, a d’abord gouverné pour les patrons. Par sa politique, le PT, au pouvoir pendant plus de dix ans, avec Lula puis Dilma Rousseff a perdu du crédit dans les classes populaires, ce qui a laissé le terrain libre aux démagogues à la Bolsonaro. Il n’y a que la lutte des travailleurs contre toutes les régressions sociales qui peut enrayer la progression des idées d’extrême droite et prévenir le retour à des dictatures, comme le Brésil en a connues il n’y a pas si longtemps.
Mots-clés : Brésil
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Les ordonnances Macron à l’œuvre
8 octobre 2018 Brève Entreprises
La semaine dernière a eu lieu le procès engagé par plus de 800 anciens salariés de Goodyear Amiens pour contester le « motif économique » de leur licenciement en 2014. Déjà il y a quatre ans, et déjà à Amiens, la Cour d’appel avait confirmé l’absence de « motif économique » valable dans le licenciement des salariés de Continental Clairoix.
Car Continental, tout comme Goodyear, est un groupe plus que largement bénéficiaire au niveau mondial. Mais pour augmenter encore leurs bénéfices, les deux groupes se sont arrangés pour dégrader artificiellement la situation économique de leur filiale française et la fermer, jetant à la rue des centaines de travailleurs.
Finalement, les « Conti » ont eu gain de cause en justice. Mais, comme résultat, ils n’ont perçu qu’un complément d’indemnisation pour un emploi perdu… et qu’ils n’ont pas retrouvé.
Le résultat sera peut-être le même pour les « Goodyear ».
Mais même cela restait trop pour Macron et le patronat ! Désormais, un tel procès ne pourrait plus avoir lieu : depuis les ordonnances Macron de l’an dernier, seule est prise en compte la situation financière de la filiale française. Un jeu d’écritures dans les livres de comptes, et le tour est joué ; c’est l’immunité assurée pour les licencieurs.
Mots-clés : Goodyear | Licenciements