Avec quelle légèreté ce gouvernement qui n’est responsable que devant les milliardaires renvoie la gestion de l’épidémie à la « responsabilité individuelle » ! Face au risque d’une deuxième vague, l’État n’a pas pris la moindre mesure : aucune embauche à l’école alors qu’il faudrait diviser les classes bondées, aucune embauche dans les transports en prévision de la rentrée, aucune embauche dans les hôpitaux où les personnels sont épuisés par la première vague et le rattrapage des soins différés pendant le confinement…
Chacun pour soi face à la crise sanitaire ?
Mais ce sont les vacanciers ou les jeunes qui sont montrés du doigt ! Et le masque, certes indispensable mais en lui-même insuffisant, devient l’unique politique sanitaire du gouvernement, lavé de tous ses péchés car il organise la chasse à ceux qui ne le portent pas. Ce masque, jugé « inutile voire dangereux » au pic de la crise par des ministres qui couvraient la bourde d’avoir laissé périmer les stocks stratégiques, devient le prétexte pour que les flics distribuent les amendes et les patrons multiplient les sanctions… Pratique en ces temps de dégraissages massifs !
Pas question qu’ils soient gratuits, ces masques pourtant indispensables, même pas pour les gosses qui devront en emporter deux par jour dans leur cartable. D’après les macronistes, le préservatif non plus n’est pas gratuit. Certes. Ni les serviettes hygiéniques. La liste est longue, comme un réquisitoire contre cette société capitaliste. Et les mêmes qui s’indignent contre la gratuité ne trouvent rien à redire au fait que le prix des masques a été multiplié par plus de douze depuis janvier dernier… Sacro-sainte loi du marché !
Et avec quelle légèreté ce gouvernement a décrété l’obligation du port du masque au travail : en invitant les patrons à la fermeté face aux salariés, mais sans un mot sur la pénibilité accrue. Puisque le masque est indispensable dans les lieux clos, ateliers ou bureaux, et maintenant dans la plupart des agglomérations pour celles et ceux qui travaillent en extérieur, ne serait-il pas vital d’augmenter la durée et la fréquence des pauses, de baisser la charge et le temps de travail sans perte de salaire ?
Résister à l’offensive patronale
Le boucan sur les masques est aussi un moyen de faire oublier qu’un million de salariés auront perdu leur emploi en 2020. Le seul moyen d’endiguer cette hémorragie qui menace tous les travailleurs dans tous les secteurs, est d’imposer au patronat l’interdiction des licenciements et le partage du travail entre tous sans perte de salaire.
Les plans de « relance » qui s’enchaînent à coups de milliards poursuivent l’objectif inverse : sauver les profits des grands groupes en faisant payer à la collectivité les licenciements prévus de longue date dans tous les secteurs !
Les « accords pour crever »
Autre escroquerie : les statistiques dénombrent proportionnellement moins de licenciements « collectifs », remplacés par des licenciements « individuels » en masse : « rupture conventionnelle », « mobilité » ou « APC », ces chantages à l’emploi que les travailleurs concernés ont surnommés les « accords pour crever » et qui présentent l’incomparable avantage pour les patrons de leur permettre de virer pour « faute » celles et ceux qui n’accepteraient pas, qui la diminution d’un quart de son salaire comme à Derichebourg, qui deux heures par semaine non payées comme à PSA Vesoul.
Notre force collective
La rapacité patronale aggrave tous les effets de la crise sanitaire et plonge l’ensemble de la société dans l’abîme du chômage de masse. Aucun de ceux qui convoitent le fauteuil de Macron en 2022, de l’extrême-droite à la gauche, ne s’y opposera : il n’y a qu’à voir leurs courbettes à l’université d’été du Medef.
Les travailleurs ne peuvent compter que sur leur propre force collective, qui serait immense s’ils se mettaient non seulement en marche mais en ordre de bataille pour faire payer la crise aux actionnaires et aux milliardaires.
Un message à porter dans les prochaines journées de grève et de manifestation des 12 et 17 septembre.
Mots-clés : Covid-19