2019 : Acte 8, puis 9… Tous ensemble, ça ne faiblit pas !
8 janvier 2019 Éditorial des bulletins L’Étincelle Politique
Le regain de mobilisation des Gilets jaunes le week-end dernier a foutu la trouille à l’exécutif... Dans l’intervention à la télé d’Édouard Philippe, plus aucune trace du ton paternaliste disant « comprendre » la colère... Ignorant superbement les violences policières – qu’il connaît pourtant bien puisque c’est lui qui les ordonne avec ses compères Macron et Castaner –, il annonce de nouvelles lois répressives contre les manifestants, histoire de pérenniser le véritable état de siège instauré avant les fêtes.
Voilà la véritable dimension des palabres inutiles que Macron s’apprête à lancer avec son « grand débat » !
Peu de chances que le choix « tout répression » du gouvernement effraye les Gilets jaunes, toujours soutenus par l’immense majorité de la population pour en finir avec la galère de ceux qui travaillent dur et ne s’en sortent pas, pour en finir avec le mépris pour ceux qui font tout et n’ont pas grand-chose.
La répression ne fera pas taire la colère !
Arrestations, matraques, tirs de flash-balls ou encore canons à eau, flics et gendarmes ont intensifié la répression. Les juges ne sont pas en reste : près de 5 000 gardes à vues, qui ont donné lieu à 3 747 condamnations. Une « foule haineuse » ? Difficile à croire, en témoigne l’exemple de cette femme, Gilet jaune de la Drôme, condamnée à trois mois de prison ferme et trois ans d’interdiction de manifester pour avoir... secouru un manifestant ceinturé par un policier !
En intensifiant la répression pour que le mouvement faiblisse le gouvernement ne montre que sa peur. Mais rien n’y fait et les Gilets jaunes continuent.
Décidément, ils n’ont rien compris !
Avec le décret du 30 décembre ce n’est pas de lutte contre chômage qu’il s’agit mais de lutte contre les chômeurs : en cas d’absence à un rendez-vous, les chômeurs peuvent voir leurs droits non pas seulement suspendus (menace dont ils étaient déjà frappés), mais carrément supprimés pour une durée pouvant aller jusqu’à quatre mois ! À quoi s’ajoute la réforme des retraites à venir, dont tout le monde sait qu’elle est destinée à durcir les conditions d’accès et à réduire les pensions. Et en prime le maintien du blocage effectif des salaires par rapport à l’inflation, la hausse du prix du péage… Depuis ses débuts, le gouvernement, dans la droite ligne de ses prédécesseurs, nous fait les poches tout en inondant les grandes entreprises de cadeaux sous forme d’exonérations diverses – 20 milliards ont été versés aux grandes entreprises dans le cadre du CICE, qui s’ajoutent aux dizaines de milliards de tous les dispositifs cumulés depuis plus de trente ans.
Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement, a parlé des Gilets Jaunes comme d’agitateurs « qui veulent renverser le gouvernement ». C’est vrai que des Gilets jaunes parlent de révolution ! De changement total de système nécessaire !
Salariés, chômeurs, retraités, nous sommes toutes et tous des Gilets jaunes !
Les Gilets jaunes ont exprimé à voix haute la colère ressentie par l’ensemble du monde du travail. Mais ce n’est pas seulement en tant que « citoyens pressurés » que nous avons toutes les raisons de nous révolter. Dans les entreprises, les salaires restent bloqués au plancher, les conditions de travail sont insupportables. Et toujours cette menace de licenciement.... Les raisons de la colère ne manquent pas dans les hôpitaux, à la Poste, dans l’Éducation nationale, dans toutes les entreprises où il faudrait venir travailler quand ça chante au patron, week-ends compris. Il est grand temps que tous les travailleurs rejoignent les Gilets jaunes, et que de la rue et des ronds-points la lutte s’étende aussi dans les entreprises elles-mêmes, là où on touchera directement les patrons aux portefeuilles !
La leçon des Gilets jaunes ? Ne surtout pas avoir froid aux yeux, ne pas se laisser intimider, continuer à se battre pour gagner.
2019 peut être l’année des luttes du monde du travail... et, surtout, des victoires !
Mots-clés : Gilets jaunes