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Morts et mutilations au travail ne sont pas une affaire d’Etat !

mardi 22 juin 2004

En France, aucune estimation sérieuse et centralisée des dégâts de l’exploitation patronale sur la santé ! La Cour des comptes elle-même a pointé du doigt la carence du pays en outil statistique qui permette d’agréger les données.

Le bilan annuel de la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) ne porte que sur les quelque 17 millions de salariés du régime général, grosso modo les travailleurs du privé. Les autres, soit près du tiers des travailleurs, y échappent. Les accidentés et malades des « régimes spéciaux » (EDF, SNCF, RATP...) figurent dans des recueils particuliers de données, quasi-confidentiels. Ceux qui appartiennent aux diverses branches de la fonction publique, figurent dans des bilans incomplets et épars (la fonction publique d’Etat ne donne que des chiffres parcellaires ; la fonction publique hospitalière, ne dispose de données précises que pour les grands hôpitaux ; la fonction publique territoriale, commence tout juste à chiffrer). Quant aux travailleurs indépendants, dans la mesure où ils ne sont couverts par aucun régime et doivent contracter une assurance personnelle, il n’y a rien les concernant.

Les statistiques de la Sécu ne sont pas établies dans un souci de bilan général, sanitaire et social, et à fin d’éradication des risques. La sécurité sociale opère comme une vulgaire compagnie d’assurances, dans une logique gestionnaire de tarification des dégâts, évaluation du montant des primes patronales d’un côté, des indemnités aux victimes de l’autre.

Cette carence de bilan général est bien à l’image d’une société qui ne veut pas toucher au sacro-saint pouvoir patronal, donc se garde d’évaluer (chiffres à l’appui) la catastrophe sanitaire et sociale dont il est responsable.

M.V.

Mots-clés Accidents du travail , Politique , Statistiques
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