Convergences révolutionnaires

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Gagner sa vie à la perdre, ou à ruiner sa santé ?

mardi 22 juin 2004

« Le travail, c’est la santé, rien faire c’est la conserver... »

Le vieux « tube » de Henri Salvador traitait la question sur le mode humoristique. Mais elle n’en est pas moins grave. L’exploitation capitaliste tue et mutile. Les pays du tiers monde sont dans la situation de la vieille Europe du XIXe siècle. La silicose a quasiment disparu des pays riches, mais 6 millions de mineurs y sont exposés au Brésil. Et ici ou là dans le monde, ce sont les grands trusts des pays occidentaux qui ravagent des vies et des santés. Il y a eu Bhopal et l’Union Carbide. Il y a aujourd’hui la curée des entreprises d’électronique, Thomson, Philips ou bien d’autres, sur la jeune main-d’œuvre féminine chinoise. Pour ne citer que celles-là.

Certes, en France, il y a moins de morts d’accidents du travail qu’il y a 40 ans. Les grandes « restructurations » capitalistes de ces dernières décennies se sont accompagnées de la liquidation d’industries dévoreuses d’hommes (mines, sidérurgie, textile). Le chômage a fait échapper (bien malgré eux) des centaines de milliers de travailleurs à certains risques. Le machinisme a évolué, des systèmes de sécurité ont été introduits. La mort brutale a réellement reculé, mais la mort à petit feu est en embuscade, même si elle est difficilement quantifiable. De nouvelles pathologies se généralisent, des affections musculo-squelettiques (premières causes de maladies professionnelles aujourd’hui), des cancers dont ceux liés à l’amiante, ainsi que des dépressions graves générées par le stress d’avoir à travailler toujours plus vite, toujours moins nombreux, en faisant de l’ « abattage » dans tous les secteurs. Et les travailleurs précaires, ceux des entreprises de sous-traitance sont particulièrement exposés.

Divers organismes, dont de santé publique, cherchent à cerner voire limiter le prétendu « risque professionnel ». Des chercheurs se penchent sur de multiples aspects des relations entre travail et santé...

Mais le système d’exploitation continue à broyer les hommes. Car ce n’est pas le travail en soi qui est nuisible à la santé, ce sont ses conditions, à savoir l’exploitation capitaliste. La course au profit maximum. Sur laquelle repose la société actuelle.

Ses règles meurtrières ne survivront pas pour l’éternité. Il n’est pas fatal que la loi du profit perdure. Il n’est pas fatal que les travailleurs perdent leur santé à gagner leur vie. Les luttes à mener sont aussi sur ce terrain-là.

20 juin 2004


La FNATH (Fédération nationale des handicapés de la vie), association d’aide aux victimes d’accidents et de maladies, dont initialement du travail, aide les victimes face aux procédures et tracasseries. Ci-dessous quelques caricatures extraites d’un « Livre blanc » de 1996.

Mots-clés Accidents du travail , Conditions de travail , Santé , Société
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