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Violences policières, viol en réunion

lundi 13 février 2017

Théo, 21 ans, a été victime d’un viol lors d’un contrôle policier dans le quartier de la Rose des Vents à Aulnay-sous-Bois. Pas de comparution immédiate pour les policiers concernés. Ils ont été simplement retirés du service actif... La police des polices (l’IGPN), quant à elle, tente de leur sauver la mise en parlant d’un simple « accident », d’un viol… non intentionnel, comme si une matraque avait pu être enfoncée de dix centimètres involontairement !

Dis moi comment on te juge, je te dirai qui tu es

Au même moment, plusieurs jeunes, suite aux manifestations de protestation en Seine-Saint-Denis sont condamnés en comparution immédiate à de la prison ferme, sans enquête réelle sur les faits incriminés. De la routine, en fait. Les policiers sont rarement condamnés : en 2005 les policiers de la BAC poursuivis après la mort de Zied et Bouna, électrocutés dans un transformateur à Clichy-sous-Bois, ont été définitivement relaxés. En juillet dernier, après la mort d’Adama Traoré lors d’une interpellation par la gendarmerie dans le Val d’Oise, sa famille fait face à un refus d’organiser toute véritable enquête sur les circonstances de sa mort.

Dans ces conditions, quoi d’étonnant à ce que les jeunes se révoltent et demandent des comptes

Les jeunes des quartiers populaires, soumis aux incessants contrôles au faciès, aux comportements violents et vexatoires des cow-boys qui composent lesdites brigades d’intervention, se révoltent et ont décidé de ne pas accepter cette justice du deux poids-deux mesures. On a vu, dans les reportages télé, leurs mères défiler à Aulnay en s’indignant du harcèlement policier à l’encontre de leurs enfants. Puis les jours derniers, les manifestations ont fait tache d’huile dans différentes villes du pays. Samedi dernier, plus de 2 000 manifestants, de tous âges, ont protesté devant le tribunal de grande instance à Bobigny. Ils ont fait face à une attitude provocatrice de la police, qui a tout fait pour que cela se termine en affrontement.

Voilà la tactique du gouvernement : côté face, cet hypocrite de Hollande se rend au chevet de Théo, en toute simplicité... et entouré d’une flopée de photographes, côté pile il fait donner l’ordre à la police de réprimer et provoquer les manifestants.

Sa petite mise en scène ne peut faire oublier que Hollande et son gouvernement viennent de faire voter une loi permettant à des policiers de faire usage de leurs armes bien au-delà des cas de « légitime défense », le plus souvent déjà invérifiable.

Ce n’est pas une bavure, c’est un système

C’est uniquement la peur d’une généralisation de la révolte dans les banlieues, comme en 2005, qui pourrait perturber la campagne présidentielle, qui explique la fausse compassion pour Théo de bon nombre de politiciens, qui tiennent à ajouter que « non vraiment, cet incident malheureux ne doit pas discréditer l’ensemble des forces de l’ordre ». Non, ce n’est pas un « incident malheureux ». C’est le quotidien barbare du prétendu maintien de l’ordre dans les quartiers pauvres. D’une routine admise au point qu’un syndicaliste policier n’a pas hésité à déclarer sur un plateau télé que l’insulte « bamboula » dont avait été victime Théo était encore « à peu près convenable ». Un aveu des insultes racistes habituellement utilisées par ses collègues.

Tous ceux qui ont manifesté il y a quelques mois contre la loi Travail, connaissent aussi la réalité des méthodes policières, sur des ordres venus d’en haut : brutalité extrême sur des manifestants, pour la simple raison qu’ils s’opposaient à la politique du gouvernement.

Souhaitons une chose : que lors de la campagne actuelle pour l’élection présidentielle, le crime policier commis à l’encontre de Théo devienne un sujet majeur d’indignation politique de la population, et que les manifestations grandissent et se généralisent.

Mots-clés Police , Politique