Romans noirs
Un petit boulot
de Iain Levison
mercredi 29 juin 2016
Un petit boulot
Iain Levison
Traduction Fanchita Gonzalez Batlle, éditions Liana Levi, Poche, 10 euros.
Il s’agit du premier roman du romancier américain (né en Écosse), écrit à la suite d’une autobiographie désopilante (sous le titre français Tribulations d’un précaire, titre original : A Working Stiff’s Manifesto) où il racontait comment sa licence de lettres lui avait ouvert une carrière de quarante-deux sales petits boulots en dix ans.
Un petit boulot (écrit en 2003, sous le titre original : Since the layoffs) est de la même veine. Humour ravageur garanti. Un jeune ouvrier (plutôt qualifié) au chômage suite à la fermeture de son usine dans une petite ville américaine déshéritée, accepte la proposition d’un ancien pote d’école, devenu le caïd local. Un p’tit boulot d’un genre particulier. Après tout, tuer sur commande le mari de la maîtresse d’untel, ce n’est pas pire que de licencier d’un coup 600 prolos. D’accord, ce n’est pas le roman noir de la lutte collective contre le capital. Mais c’est le goût de la lutte de classe dans une seule tête, toutes valeurs bourgeoises renversées. Une merveille de style, drôle et direct, en guise de missile. À faire lire à tous les jeunes en galère, avec ou sans diplômes, ayant manifesté contre la Loi travail.
Suite à ce premier coup de maître, on est accro. De quoi lire d’une traite les trois romans qui suivent :
- Trois hommes, deux chiens et une langouste
(Titre original : How to Rob an Armored Car, 2004). Trois potes (dont un promeneur de chiens, ça se fait beaucoup aux États-Unis) en recherche de bonne combine, élaborent un grand coup foireux.
- Une canaille et demie
(Dog Eats Dog, 2005). Un braqueur, un universitaire et une jolie voisine agent du FBI. La canaille n’est pas celui qu’on croit.
- Arrêtez-moi là
(The Cab Driver, 2011). Mieux vaut ne pas rendre service gratis quand on est chauffeur de taxi à l’essai. La justice ne pardonne pas. Inspiré, paraît-il, par un fait divers.
H.C.