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De nuit et de jour : travailleurs, debout !

jeudi 21 avril 2016

L’intervention de Hollande à la télé jeudi dernier a attiré moins de monde que la série policière Falco sur TF1... De toute façon, tout ce qu’il a dit du projet de loi Travail est qu’il le maintenait et la seule chose que nous avions tous envie d’entendre était qu’il le retirait : ceux qui n’ont pas assisté aux contorsions présidentielles n’ont donc pas raté grand-chose !

« De l’argent, il y en a dans les poches du Panama »

Le patronat se croit tout permis et les politiciens, de gauche comme de droite, rivalisent de servitude pour effacer ses moindres contrariétés. Valls envoie sa police frapper des adolescents et gazer les manifestants. Fillon et les Républicains proposent de faire « place nette » pour l’exploitation. Tous rêvent de nous imposer une véritable dictature du capital.

Ils n’ont pas honte, après que les « Panama papers » ont révélé une partie de la grande délinquance, celle des riches. Au contraire, ils inventent des niches et crédits d’impôt pour rendre la fraude parfaitement légale. Quant à la loi dite « Travail », elle vise à légaliser les infractions des patrons en leur permettant de licencier contre une bien maigre indemnité en cas d’illégalité.

Patronat et gouvernement se sentent les mains libres et multiplient les attaques contre les travailleurs : avec la loi Travail, mais aussi avec le « décret socle » pour les cheminots, qui impose toujours plus de flexibilité et vole des jours de repos, ou encore le plan Hirsch, qui supprime des emplois et des jours de RTT dans les hôpitaux parisiens. Toutes ces attaques se ressemblent, il faut nous assembler pour nous y opposer !

La colère est toujours là

Nous étions nombreux dans la rue le 9 mars, le 31 mars et encore le 9 avril, contre la loi Travail. Parce qu’il y a eu un peu moins de monde un samedi, les médias voudraient déjà enterrer la mobilisation. Mais la colère est toujours là. Les Nuit Debout se sont répandues dans tout le pays, maintenant la pression alors que la plupart des étudiants et des lycéens sont en vacances ou en période d’examens. Tous ceux, à commencer par le gouvernement, qui comptaient sur l’effritement du mouvement en sont pour leurs frais.

Pourtant, parmi les travailleurs, s’il y a beaucoup d’indignation, il y a aussi beaucoup d’hésitations. Car les luttes localisées et dispersées de ces dernières années ont été difficiles et chacun se sent isolé sur son lieu de travail. Mais l’isolement n’est pas une fatalité. Aujourd’hui, un choix se pose à nous : soit attendre que d’autres mènent la lutte pour nous, soit nous donner une chance de gagner en nous organisant pour étendre la mobilisation. Alors que le gouvernement fait l’unanimité contre lui, il est possible d’inverser le rapport de forces.

Préparer la suite

Les directions syndicales appellent à une nouvelle journée de grève et de manifestations le 28 avril. Il faudra nous en saisir et y être le plus nombreux possible. Mais des journées espacées ne suffiront pas à faire reculer le gouvernement. Sans attendre cette nouvelle journée, il faut faire comme les étudiants, organiser des comités de mobilisation, coordonner les équipes qui veulent préparer sérieusement la lutte. Ces équipes existent, comme le montre le succès des Nuit Debout. Elles doivent s’adresser à leurs collègues pour entrainer ceux qui sont encore hésitants.

En 1968, les étudiants avaient donné le coup d’envoi, mais c’est la grève générale qui avait fait peur à un gouvernement que l’on disait « fort », obligeant même De Gaulle à se carapater en Allemagne. C’est cette trouille des travailleurs qu’il faut faire renaître au sein du patronat et de son gouvernement. Le patronat n’a qu’une crainte, c’est que les travailleurs décident de ne plus l’enrichir. Eh bien imposons-lui le recul qu’il mérite, faisons-lui ravaler son mépris et sa loi indigne.

Le monde pourra changer quand les travailleurs relèveront la tête !

(Éditorial des bulletins L’Étincelle du 11 avril 2016, actualisé le 18 avril)

Mots-clés Loi Travail , Myriam El Khomri , Politique