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Un air de printemps 2016

Ce n’est qu’un début

Éditorial

dimanche 20 mars 2016

Entre 224 000 et 500 000 manifestants dans la rue le 9 mars dans toute la France ! 1,2 million de signatures pour la pétition contre la loi Travail sur internet. En moins de trois semaines, la colère s’est exprimée, s’est organisée, a manifesté. Un spectre hante le patronat, le gouvernement, la gauche, la droite, celui d’avoir à remballer ce projet d’attaque généralisée contre l’ensemble du monde du travail et la jeunesse.

Des dizaines de milliers de salariés ont défilé : cheminots, ouvriers de l’automobile, du public, du privé, de toutes les branches, de tous les secteurs, avec les étudiants et lycéens. Ils se sont tous rejoints dans la rue contre la loi El Khomri.

François Hollande exclut le retrait de la loi et annonce que des « corrections » peuvent y être apportées que les syndicats complaisants pourront aller grappiller. Mais qu’y aurait-il à négocier ? Le plafonnement des indemnités prudhommales en cas de licenciement abusif ? Les journalistes le font remarquer eux-mêmes : ça ne concerne que 2 % des licenciements. Les « abus » se multiplieront en masse si la loi passe, puisque c’est cela son seul objectif : légaliser les chantages, baisser les rémunérations, flexibiliser l’emploi et faciliter les licenciements.

Le patronat, la gauche, la droite… « et puis il y a nous ! »

Personne n’est dupe. Car, au-delà de la loi, ce sont bien d’autres colères qui se sont exprimées. Contre l’exploitation débridée et les chantages que nous subissons partout, ceux que les patrons imposent et que le gouvernement « de gauche » veut autoriser, légaliser et amplifier. « Comment ai-je pu voter pour eux ? » répètent des salariés dans toutes les entreprises.

La presse et le gouvernement tentent de rassurer : la loi ne changera pas grand-chose à ce qui se fait déjà. En effet, inutile de rappeler toutes les mesures prises depuis le début du quinquennat Hollande : des accords de compétitivité et de flexibilité en 2012 aux lois Macron, en passant par tous les crédits d’impôt et exonérations en milliards aux plus gros licencieurs du pays. Mais c’est précisément cela dont les salariés ne veulent plus. Un ouvrier de l’automobile le disait cette semaine, exprimant le sentiment de bien d’autres : « Il y a la gauche, la droite et le patronat, et puis il y a nous ! ».

La mobilisation continue et doit s’amplifier

Les étudiants restent mobilisés, dans toutes les universités de France. Ils montent des comités de mobilisation, ils se coordonnent. Partout, des contacts sont pris entre les jeunes, les cheminots qui étaient en grève jeudi dernier et les salariés de nombreuses entreprises. C’est ce qu’il faut généraliser : que, partout où c’est possible, les jeunes aillent voir les salariés ; que, réciproquement, les salariés s’invitent aux assemblées générales étudiantes pour discuter et se retrouver lors de journées de mobilisation.

Le 17 mars, les jeunes appellent de nouveau à se retrouver dans la rue. Des structures CGT (la métallurgie notamment) appellent à se mobiliser ce jour-là. D’autres journées sont prévues dans la foulée, le 24, le 31…

Comme le dit la presse, les manifestants ont gagné une première manche la semaine dernière : en popularisant l’idée non seulement que cette loi est répugnante mais, également, que tous ensemble, ces prochaines semaines, nous pouvons faire plier ce gouvernement, la gauche, la droite et le patronat.

Le 17 mars, tous dans la rue aux côtés des étudiants et lycéens !

(éditorial des bulletins d’entreprise l’Étincelle du 14 mars 2016)

Mots-clés Loi Travail , Politique
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