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Editorial

Le vote utile

samedi 6 mars 2004

Tous les sondages le confirment et tous les militants qui font campagne dans les quartiers, sur les marchés ou aux portes des entreprises le constatent : ce gouvernement est détesté par la grande majorité des classes populaires.

Pour de bonnes raisons. En 20 mois les coups que lui et ses amis du patronat ont assénés aux salariés, aux chômeurs, aux retraités ont été d’une ampleur rarement vue. Pourtant on en avait vus sous les gouvernements précédents de droite comme de gauche, en particulier celui de Lionel Jospin de fraîche mémoire. Mais Jean-Pierre Raffarin a décidé de faire mieux encore. Et il a réussi comme le décrit le dossier de ce numéro de Convergences révolutionnaires.

Et il entend bien continuer comme le montrent tous les plans qui sont dans les cartons des ministres, de la réforme de la Sécurité sociale à celle du code du travail, sans parler des plans de licenciements qui sont eux dans les cartons des conseils d’administration.

Certes la droite craint la sanction que pourraient lui réserver les électeurs. Au point qu’une fraction d’entre elle, derrière François Bayrou, a pris hypocritement ses distances le temps d’un scrutin après avoir soutenu tous les mauvais coups pendant près de 2 ans. Et si sanction il y avait, ce que nous souhaitons, elle ne ferait sans doute pas plaisir ni au premier ministre ni au président lui-même. Mais pas au point de changer leurs plans. Ça c’est clair, ils l’ont annoncé.

C’est que du verdict des urnes ils se moquent. Pas seulement parce qu’il s’agit en l’occurrence d’élections de conseils régionaux ou généraux, ou du parlement européen dans trois mois, qui pourraient bien tous être d’une autre couleur politique que celle du gouvernement sans que celui-ci ne soit obligé de changer quoi que ce soit à sa ligne de conduite. Mais plus fondamentalement parce qu’ils ne craignent aucun scrutin dans le cadre de ce système. Même si la gauche l’emportait en quoi serait-ce une menace pour eux et surtout pour leur politique ? Le président actuel ne s’est-il pas accommodé pendant cinq ans d’une majorité et d’un gouvernement PS-PCF-Verts ? La politique de celui-ci n’était-elle pas déjà celle que la droite et Raffarin n’ont eu qu’à continuer ? Et Jacques Chirac ne s’en est-il pas bien porté, finalement réélu avec le soutien de la gauche ?

Non, la seule chose que craignent patrons et gouvernants c’est quand la colère des travailleurs déborde dans les entreprises et la rue, par la grève et les manifestations, quand ils commencent à montrer leur puissance et surtout à imposer leur pouvoir en arrachant tout ou partie de celui des bourgeois.

Ce n’est évidemment pas cette volonté que la gauche les invite à exprimer en mettant un bulletin dans l’urne pour elle. Ce n’est même pas de cela dont elle parle, elle qui a toujours au contraire fait barrage quand la mobilisation des classes populaires a menacé.

Droite et gauche, conscientes de leur discrédit et craignant une abstention massive, appellent les électeurs à ne pas bouder les urnes. Sur ce point au moins aidons à les satisfaire. En faisant campagne pour les listes LO-LCR.

Si de nombreux travailleurs plutôt que de s’abstenir votaient pour l’extrême gauche, cela ne ferait sans doute pas vraiment plaisir à tous ceux qui aujourd’hui font mine de craindre l’abstention. Mais ils se serviraient alors de ces élections de la seule manière qui puisse leur être utile. En votant pour des militants d’extrême gauche qui entendent bien, au-delà des élections, aider à préparer les luttes, ils exprimeront leur désir de voir les choses aller dans ce sens. Et s’ils sont nombreux, reprennent confiance en eux et retrouvent le moral pour combattre leurs exploiteurs, ils accéléreront cette échéance.

29 février 2004

Mots-clés Elections , Extrême gauche , LCR , Lutte ouvrière , Politique