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Meilleurs vœux !

jeudi 11 février 2016

« 2016 s’ouvre sur une tempête boursière » titrait Le Monde du 16 janvier. Et le quotidien revenait sur le même sujet le 26 janvier dans un article intitulé « Les bourses trébuchent sur le cours du pétrole ». On retrouve les mêmes préoccupations dans tous les médias. La crise de 2008 « est derrière nous »… Et devant nous, la cuvée 2016 ?

N’étant pas nous-mêmes devins, écoutons les « spécialistes », les pythies de l’économie de marché. Il y a les bourses qui jouent au yoyo et se cassent la figure. Il y a le prix du pétrole qui n’en finit pas de baisser (passé de plus de 110 dollars le baril il y a un an et demi à près de 30 dollars aujourd’hui). Et ce fichu prix du pétrole, dont on pleurait il y a quelques années qu’il était trop haut, qui entraîne dans sa chute la baisse des investissements et les suppressions d’emplois dans les compagnies pétrolières et leurs sous-traitants, et la dégringolade des finances des pays producteurs. Dont la Russie qui voit sa monnaie en chute spectaculaire, et le pouvoir d’achat des couches populaires de Russie avec (ce qui préoccupe moins nos commentateurs économiques).

Il y a en même temps la baisse des prix de pratiquement toutes les matières premières. Là, on tient le coupable : la Chine, nous dit-on, dont le ralentissement de l’expansion est désigné comme grand responsable. En coaccusés, les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ces pays où il faisait si bon vendre ou investir grâce à leur fort taux de croissance et qui voient aujourd’hui un brusque frein au développement de leur PIB. À l’exception de l’Inde toutefois. Ouf ! Hollande n’a pas encore perdu l’espoir d’y vendre les Rafale de Dassault.

Alors, c’est fatal. Nous n’y pourrions rien. Les entreprises dans les pays occidentaux, dont la France, ou même maintenant les USA restructurent et suppriment des emplois à tour de bras. Par la multiplication des petits emplois sous-payés pour les uns, par l’éviction des droits aux allocations (donc des statistiques officielles) chez les autres, comme en France.

Les politiques monétaires des États auraient aussi, selon les articles économiques de la presse, leur part de responsabilité : pour limiter les effets du ralentissement économique, les banques centrales auraient fait chauffer « la planche à billets »…

C’est juste que les détenteurs de capital, inquiets pour leurs profits, se précipitent sur les titres qu’ils croient les plus juteux, et souvent les plus risqués, d’où tous ces mouvements erratiques qui pourraient bien conduire à un nouveau krach boursier. Et si le pire n’est jamais certain, il reste possible. Car c’est toujours du même mécanisme fondamental que vient la menace : la recherche du profit maximum et la soumission à l’offre et la demande, aux lois du marché. Les commentateurs des médias n’ont pas besoin de se revendiquer du marxisme pour le reconnaître eux-mêmes.

Le meilleur des mondes

Bref tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes capitalistes. On ne manque pas de capitaux. C’est juste qu’il y en a trop. On ne sait plus où les placer. Trop de richesses dans les mains des possédants et trop de misère et de pauvreté pour la plus grande partie de la population du globe. Mais que voulez-vous y faire, nous dirons les économistes ? C’est l’éternel mariage du bien et du mal, le yin et le yang de la finance.

Alors, Macron veille au grain : on va vous mettre au pas ces syndicalistes non alignés qui déchirent une chemise, séquestrent un patron ou troublent un salon de l’auto pour à peine quelques milliers de licenciements. On va vous raccourcir le Code du travail pour que le licenciement devienne la règle et l’emploi fixe l’exception. Et va pour la reprise ! Celle des profits, bien sûr, qui n’a d’ailleurs jamais cessé.

Va pour davantage de fermeture d’usines, de suppressions d’emplois tant dans le privé que dans le public, davantage de laissés pour compte, davantage de migrants qui pataugent dans la gadoue et traversent au péril de leur vie les frontières et les mers. C’est à leur programme pour 2016.

À moins que cela ne dépende un peu de nous. Car ce n’est pas de changer de société, de construire une société socialiste qui serait une utopie. C’est de croire que l’inhumanité du monde actuel est le meilleur des systèmes et qu’il faille le faire durer.

25 janvier 2016, Louis GUILBERT

Mots-clés Capitalisme , Monde
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