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Après leur valse électorale, à notre tour de les faire danser

lundi 14 décembre 2015

Pendant toute une semaine d’entre-deux-tours, les alliances et tactiques politiciennes sont allées bon train. Le « front républicain » a permis au Parti socialiste et aux Républicains (LR) de se partager les nouvelles régions, aux dépens du troisième prétendant à la gestion des affaires de la bourgeoisie, le FN. Au soir du scrutin, leur valse à trois temps terminée, les dirigeants de ces partis ont juré avoir entendu la colère de la population. Mais les attaques patronales continuent de plus belle, le gouvernement s’assoit sur nos libertés sous prétexte d’état d’urgence, et la colère sociale grandit.

Le bal des démagogues

À l’issue du premier tour, le Front national arrivait en tête dans six régions. Anti-ouvrier, raciste et n’ayant comme seul programme que de s’en prendre aux travailleurs et aux immigrés, ses dirigeants sont loin encore de goûter au pouvoir. Les combines du « front républicain » ont finalement permis au PS et aux Républicains de garder la main sur l’ensemble des régions. Pour ces gens-là, peu importe dans quel sens souffle le vent, ce qui compte c’est de rester au service de la bourgeoisie et de relayer au niveau local les politiques d’austérité.

Si la crainte d’une partie de la population de voir le FN à la tête de leur région a contribué à une hausse de la participation, 41 % des électeurs ne sont pas allés voter, excédés par ce cirque politico-médiatique. Car c’est sur le front social que tout va se jouer.

Le gouvernement et le patronat font le lit de la réaction

Même si elle ne l’emporte nulle part, la dynastie Le Pen fanfaronne avec des scores approchant les 28 % en moyenne sur l’ensemble du pays.

Tout a été mis en œuvre pour en arriver à ce résultat et détourner la colère des travailleurs. Les attaques patronales se suivent les unes après les autres comme la répression contre les salariés d’Air France au début du mois. De plus, l’augmentation du chômage (+1,2 % en octobre) continue de plonger la population dans la pauvreté et la précarité…

Non contents de s’en prendre aux travailleurs, les socialistes prônent une politique de va-t-en-guerre à l’étranger. Hollande use d’un vocabulaire martial et joue sur les peurs. Manuel Valls, quant à lui, reprend le discours anti-immigrés du FN, notamment l’idée de déchéance de nationalité, prétendument pour lutter contre les djihadistes. Ces derniers doivent en trembler…

Sarkozy, de son côté, surfe sur les thèmes de l’extrême droite et affirme que « le vote pour le Front national n’est pas immoral ».

Tout ce petit monde, de Hollande à Le Pen, s’accorde pour justifier l’état d’urgence, qui a d’abord servi à tenter d’étouffer toute forme de contestation sociale. Des salariés de la plate-forme de Roissy ont vu ainsi leurs casiers perquisitionnés, à la SNCF ou la RATP on menace d’en muter certains en fonction de leurs opinions. Même de pacifiques militants écologistes se retrouvent assignés à résidence. Le gouvernement et le patronat pensent avoir les coudées franches, mais la colère est pourtant bel et bien là dans les classes populaires.

État d’urgence sociale

Nombreux sont ceux qui se détournent de ce cirque électoral. Les plus grandes avancées et les principaux changements politiques ont toujours été acquis par la lutte sociale et par la mobilisation des travailleurs. En réalité, les luttes de salariés ne sont pas absentes, même si elles sont encore éclatées et dispersées ici et là comme chez Latécoère, Sanofi, à la Poste ou dans tel ou tel hôpital.

C’est une mobilisation de grande ampleur qui est nécessaire pour lutter contre la politique impérialiste, raciste et anti-ouvrière de ce gouvernement et de ceux qui rêvent de prendre sa place. Ils ont eu leurs deux tours de cirque à qui se partagerait les régions. À nous de nous occuper des choses sérieuses, contre les attaques du patronat qu’ils sont tous d’accord pour orchestrer.

Mots-clés Elections , Front national , Politique