Convergences révolutionnaires

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Seine-Maritime : l’influence de l’extrême gauche et de 1995

vendredi 11 juillet 2003

Déjà lors des journées d’action d’octobre, de novembre et de janvier, des AG de grévistes, auxquelles tous les personnels étaient conviés, s’étaient tenues sous l’impulsion de militants d’extrême gauche, toutes tendances confondues et appartenant à divers syndicats (CGT, Snuipp, Snes, Sud). Tonalité : critique des journées à répétition, rédaction d’argumentaires pour les collègues et les parents d’élèves, volonté de lier les différentes attaques gouvernementales (décentralisation et retraites) et se saisir de toutes les occasions pour agir en commun avec les autres secteurs.

Le 18 mars, le secteur du Havre part en grève reconductible, de manière minoritaire, certes, mais avec deux objectifs : l’extension et la prise en main démocratique du mouvement (AG quotidienne de tous les personnels en lutte). Des grévistes viennent à Rouen le 26 pour convaincre les Rouennais de les rejoindre.

Le 3 avril une AG de 400 grévistes à Rouen vote le principe de la grève reconductible. Dès le lendemain, dans plusieurs lycées et collèges, des profs poursuivent la grève, ainsi que plusieurs secteurs du 1er degré de manière minoritaire jusqu’au mardi 8 avril, jour où une manif rassemble sur le pont de Tancarville les Havrais et les Rouennais. Ces quelques jours permettent la mise en place d’AG de secteurs géographiques réunissant 1er et 2nd degrés et l’élection d’un comité de grève provisoire (membres élus par l’AG d’agglomération de différents secteurs avec la présence d’un représentant de chaque syndicat : il faut noter que jusqu’à la fin du mouvement à Rouen, les syndicats, FSU, SGEN, CGT, FO, Sud, non seulement restèrent unis mais respectèrent les décisions prises par le comité de grève).

Dès le 5 mai, rentrée des vacances, les AG de secteurs, l’AG d’agglomération et le comité de grève votèrent la grève reconductible qui sera effective jusqu’au 19 juin. Le comité de grève a réuni jusqu’à 40 personnes de manière régulière, les discussions ont été parfois tendues mais riches et globalement ses initiatives ont permis aux personnels de l’Education nationale de prendre en main leur mouvement.

« L’ interpro »

Le Comité de grève de l’Education nationale est à l’origine des AG interprofessionnelles qui se sont tenues régulièrement à partir du 13 mai (jusqu’à 400 personnes les 19 mai et 3 juin) puis de la mise en place d’un comité de liaison interprofessionnel à partir du 3 juin (secteurs notamment représentés : EN, SNCF, Hôpitaux, Cram, La Poste, Renault Cléon, Renault CKD, Grande Paroisse, Aventis…). De ces structures, que les UD locales notamment CGT ont cherché à ignorer voire à contrecarrer, ont surgi de multiples initiatives qui ont marqué le mouvement : manifestations de nuit, blocage des entrées de la ville, blocage des ponts de Rouen, diffusions de tracts devant les entreprises du privé, interventions dans les différentes AG. Une multitude d’actions et de liaisons qui ont pu être faites grâce à la présence importante de militants d’extrême gauche dans ces différents secteurs et aussi grâce aux réflexes acquis lors du mouvement de novembre-décembre 1995.

Marie DARWEN

Mots-clés Mouvement du printemps 2003 , Politique