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Editorial

Non à Chirac !

dimanche 23 mars 2003

Les millions de manifestants dans le monde comme aux Etats-Unis n’ont évidemment pas entamé la détermination de Bush à envahir l’Irak. Pour faire fléchir les volontés impérialistes des grands de ce monde il faudra bien autre chose que des démonstrations pacifiques et pacifistes, fussent-elles immenses. Il faudra qu’ils sentent leur pouvoir menacé. Et menacer le pouvoir de Bush, celui en tous cas de ses commanditaires, les multinationales du pétrole et les autres, seule l’insurrection des classes opprimées, et d’abord américaines, et en premier lieu de la classe ouvrière, pourrait le faire. On sait qu’elles n’en sont pas là !

Cela ne signifie pas que ceux qui sont descendus dans la rue pour clamer leur indignation l’ont fait pour rien. Leur geste a au moins permis de démontrer que cette guerre n’a pas l’approbation des peuples, y compris américain. D’envoyer le signal au peuple irakien, torturé par Saddam Hussein et massacré, affamé et écrasé par la première guerre du Golfe, puis 12 ans de bombardements et d’embargo, que les nouvelles souffrances et les nouvelles tueries qu’il va endurer n’ont pas été voulues par les peuples mais par des gouvernements criminels. D’adresser un encouragement à tenir le coup à ceux qui aux Etats-Unis ont dit non à la guerre, au moment où le déferlement de la propagande patriotique va tenter de les rallier à l’entreprise criminelle de leurs gouvernants.

C’est peu. C’est dérisoire face aux bombes et aux missiles qui vont faire de l’Irak un champ de ruines. Mais même si nous n’avons pu empêcher la guerre aujourd’hui, même si nous ne pouvons empêcher que demain la prétendue paix en Irak soit celle des cimetières, il est important de continuer à manifester notre opposition. Pour que le monde sache que les crimes impérialistes ne se feront pas en notre nom, avec notre complicité ou avec notre silence, en particulier le nôtre, celui des travailleurs des pays occidentaux.

Dans cette affaire Chirac a réussi à poser au champion de la paix. A bon compte. Puisqu’il n’avait ni les moyens ni la volonté de s’opposer à l’entreprise guerrière. Les postures de Villepin à l’Onu ne sont que tentatives pour faire respecter par plus fort que lui les intérêts de l’impérialisme français, qui a un passé d’aventures militaires tout aussi lourd, y compris tout récemment, y compris en alliance avec son compère américain.

Chirac entend se servir maintenant de sa nouvelle popularité pour une nouvelle guerre, domestique celle-là, contre nous, travailleurs de ce pays, pour faire passer et aboutir l’offensive préparée depuis des mois par le patronat et le gouvernement. La prétendue gauche l’aide en cela en lui tressant à nouveau des couronnes, cette fois-ci au prétexte du nouveau rôle international joué par la France. Il y a un an, elle faisait voter pour lui sous prétexte du danger d’extrême droite. PS, PCF et Verts sont fidèles à eux-mêmes. Espérons que cette fois personne à l’extrême gauche ne tombe dans le panneau.

En tout cas aucun travailleur conscient ne peut marcher derrière Chirac. Il nous faut au contraire nous préparer au combat contre lui et son gouvernement pour repousser l’offensive tous azimuts déclenchée par la bourgeoisie : la vague de licenciements, la réforme des systèmes de retraite, les baisses du pouvoir d’achat des salaires, ou encore la répression accrue contre les sans-papiers ou les jeunes générations prolétaires.

Sans complexe. Ce combat-là s’insère dans le combat général des opprimés du monde entier contre l’exploitation comme contre les guerres.

18 mars 2003

Mots-clés Impérialisme , Politique