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Des lecteurs, des opinions

De Tourisme et travail à Touristra

vendredi 22 novembre 2002

Convaincus de la nécessité du débat, nous ouvrons évidemment les colonnes de Convergences révolutionnaires aux militants et sympathisants de l’extrême gauche. Nos lecteurs qui veulent nous faire part de leurs opinions, et de leurs critiques, sont les bienvenus. Nous leur demandons simplement de le faire de la façon la plus concise possible. Nous ne souhaitons nullement avoir à sélectionner ni entre nos correspondants ni entre les différents sujets abordés par un même correspondant.


Dans le dossier sur les syndicats du numéro 23 vous citez l’organisme « Tourisme et travail »… sans avoir l’air de savoir qu’il a déposé son bilan voici une quinzaine d’années.

Le siège de la boite employait environ 200 personnes, dont beaucoup de vrais-faux permanents et élus battus du PCF recyclés et peu productifs. Ce serait une des cause de sa déconfiture, mais sans doute pas la seule : le chômage et la baisse des effectifs ont entraîné une baisse des recettes des CE qui constituaient sa clientèle essentielle.

Touristra a donc succédé à Tourisme et travail et repris une partie de ses actifs. C’est une entreprise de droit privé, qui compte des compagnies d’assurance et des banques dans son capital. Une partie du personnel a été conservé, dont beaucoup de membres ou d’ex du PCF, qui n’ont aujourd’hui plus aucun lien institutionnel avec le PCF ni avec la CGT à qui ils devaient souvent leur emploi à l’origine.

La fonction de Touristra est de gérer, de façon commerciale, un parc de centres de vacances. De certains il est propriétaire ou actionnaire mais ne joue qu’un rôle de prestataire de services pour la plupart. Divers CE sont actionnaires ou propriétaires complets de centres dans lequel ils disposent de places réservées pour le personnel de leur boite. Les autres places sont vendus par Touristra, en concurrence avec le Club Med ou Aquarius (repris par le Club Med).

Touristra a conservé quelques traditions de Tourisme et travail, notamment une vague vocation sociale. Beaucoup de directeurs sont plus ou moins encore aujourd’hui sympathisants du PCF. Ce qui n’empêche le personnel en CDD (animateurs, cuisiniers, etc.) d’y être assez durement exploité comme partout ailleurs. Seuls les directeurs et un technicien d’entretien bénéficient d’un emploi fixe dans les centres. Les directeurs sont d’ailleurs de plus en plus issus d’écoles de commerce et non plus sortis du rang comme la génération précédente.

Cette évolution signifie à la fois :

A noter qu’à l’EDF, la CGT conserve la gestion de la CCAS, bureaucratie de plusieurs centaines de personnes qui gère aussi tout un parc de centres de vacances. Inutile de préciser que la CGT et le PCF s’accrochent griffes et ongles à ce qui représente leur dernier gros bastion de ce genre.

De toute façon, les vacances dans ces centres ont perdu leur caractère social et collectif : les vacanciers se comportent avant tout comme des clients (parfois désagréables avec les serveurs ou animateurs) à la recherche d’un Club Med économique. Et, pour ratisser large et ne déplaire à personne, les directeurs ont tendance à mettre en veilleuse tout ce qui pourrait rappeler leur engagement : les spectacles et animations de Touristra sont devenues complètement apolitiques.

A part ça, le dossier sur les syndicats était bien fait. Mais la conclusion elliptique sur une brève citation de Trotsky un peu ambiguë. De l’eau à coulé sous les ponts depuis l’écriture de ce texte : aujourd’hui, il est clair que les syndicats, sauf peut-être SUD, ont choisi la voie de l’intégration et n’ont aucune chance de devenir révolutionnaires…

1er novembre 2002,

G.D. (Paris)

Mots-clés CGT , Courrier des lecteurs , Société