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Quelle politique par rapport au PCF ?

Construire une alternative révolutionnaire face au PCF

mardi 1er février 2000

La participation du PCF au gouvernement, la mutation proposée par la direction, les interrogations, les inquiétudes et les mécontentements surgis parmi les militants ont rendu plus actuelle que jamais la question de l’attitude et de la politique que devraient avoir les communistes révolutionnaires vis-à-vis de ce parti.

Sur ce sujet, la tendance Révolution ! de la LCR et la fraction L’Etincelle de LO partagent bien des analyses mais ont également certaines divergences. Convergences Révolutionnaires étant aussi un cadre de discussion entre nous, les deux articles ci-dessous ont pour but d’entamer le débat.


Ce parti reste la principale force politique qui prétend apporter une réponse à la crise sociale que subissent les travailleurs. De ce point de vue la discussion avec les militants qu’il organise et qu’il influence est essentielle.

Le PCF : un parti de gouvernement qui garde une influence dans la classe ouvrière

Son identité politique a été déterminée par la conjonction des liens avec l’URSS, centre du stalinisme international, de l’intégration dans l’appareil d’Etat français, et de son implantation dans la classe ouvrière.

L’effondrement des systèmes staliniens élimine un des facteurs. Aujourd’hui il assume pleinement sa participation à la gestion du libéralisme de Jospin.

Son déclin historique change le rapport qu’il entretient avec l’avant-garde ouvrière. L’époque où il intégrait ou broyait y compris physiquement tous les militants actifs est révolue. Tant dans les entreprises que dans la jeunesse ou chez les intellectuels, il n’a plus la capacité de polariser tous les éléments avancés. Nombre d’entre eux ont, notamment depuis 1968, les moyens d’agir sans être contraints de militer dans des organisations vertébrées par lui. Le PCF n’est plus le référentiel commun de tous les militants politiques anticapitalistes, dont les révolutionnaires étaient séparés par le sectarisme et la violence stalinienne.

Nous devons tirer de tout cela plusieurs conséquences :

Quelle politique spécifique vis à-vis du PCF ?

Nous devons convaincre ses militants et ses sympathisants qui veulent se battre contre le système capitaliste que ce parti est un obstacle à la construction d’une alternative politique. Nous devons dialoguer avec eux et nous confronter politiquement avec les dirigeants en posant deux questions :

Par exemple, contre le chômage, il faut interdire les licenciements, réduire le temps de travail sans flexibilité ni annualisation, répartir le travail entre tous par l’échelle mobile des heures de travail, refuser la précarité, pour donner aux 5 millions de chômeurs un emploi, un vrai. Mais il faut imposer ces exigences en organisant la mobilisation face au patronat et au gouvernement.

La direction du PCF a prétendu agir contre le chômage en manifestant le 16 octobre. La veille, ses députés annonçaient qu’ils voteraient la loi Aubry, montrant que pour lui, il ne s’agissait pas de préparer une vraie mobilisation générale qui se serait affrontée à la politique gouvernementale mais de masquer sa participation à la gestion gouvernementale. Nous devions participer à cette manifestation, mais en mettant au jour ces contradictions de la direction du PCF, en insistant sur la nécessité de refuser de voter la loi Aubry, et en traçant la voie de la mobilisation générale.

Ce programme nécessaire, cette force politique à construire comme émanation politique des mouvements les plus avancés et les plus radicaux, tout cela est terme à terme contradictoire avec une alliance politique des révolutionnaires avec le PCF : pour gagner au combat révolutionnaire les militants combatifs qu’il organise ou qu’il influence, il est nécessaire de les convaincre de la nocivité de la politique du PCF.

Le 8 janvier 2000, Charles PAZ


Ni rire ni pleurer, mais comprendre la situation et saisir les opportunités, l’autre article sur la politique par rapport au PCF

Mots-clés PCF , Politique