Convergences révolutionnaires

Site de la fraction L’Étincelle

Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 12, novembre-décembre 2000 > France Télécom : centre de Bagnolet (93) Centre par opérateurs (CIO) : 12 jours de grève contre les restructurations

URL : https://www.convergencesrevolutionnaires.org/France-Telecom-centre-de-Bagnolet-93-Centre-par-operateurs-CIO-12-jours-de

France Télécom : centre de Bagnolet (93) Centre par opérateurs (CIO) : 12 jours de grève contre les restructurations

vendredi 1er décembre 2000

Ce centre par opérateurs traite les renseignements internationaux, l’assistance et les cartes France Télécom. Son effectif actuel est d’environ 300 personnes dont 220 opérateurs.

Depuis deux ans, la direction a fermé quatre centres : Toulouse, Lyon, Archives et Lille qui fermera complètement à la fin septembre. En deux ans, plus de la moitié des emplois d’opérateurs ont été supprimés. Pour les usagers, les attentes sont de plus en plus longues et la taxation de plus en plus élevée.

Au mois de juin dernier, à l’annonce de la fermeture de Bagnolet, l’écœurement du personnel fut général. Nous venions tout juste de subir une restructuration et il fallait en subir une nouvelle ! France Télécom prévoit de supprimer 18 000 emplois en trois ans en passant aux 35 heures.

La colère du personnel a grandi quand au mois d’août la direction a sorti une liste de 25 collègues mutées d’office et que 15 collègues de journée étaient mutées en soirée. Une seconde liste était en préparation pour fin septembre. La grève a commencé le mardi 29 août, avec 90 % de grévistes parmi les opérateurs. L’assemblée générale des grévistes a voté la plate-forme revendicative suivante : non à la fermeture ; arrêt des restructurations ; maintien des postes de travail sur place ; non aux mutations d’office ; maintien des horaires.

Les grévistes s’adressent aux autres centres

Dès le début, les grévistes ont élu un comité de grève de 10 membres, composé de militants syndicaux CGT et SUD et de non syndiqués. Le lendemain, les premières rencontres avec la direction n’ayant rien donné, la grève est reconduite. Les grévistes s’adressent par tract au personnel des autres services du site, de celui de Brune et de Ménilmontant et au personnel des autres centres internationaux par opérateurs. Les 30 et 31 août, la grève reste très majoritaire parmi les opérateurs. Elle est suspendue pour le week-end et reprend le lundi 4 septembre. Le 5 septembre, elle continue avec moins de grévistes, ceci étant dû en partie à l’hostilité envers la grève de certains militants CGT, qui n’ont pas hésité pas à reprendre le travail au mépris d’un vote majoritaire pour la reconduction.

Le jeudi 7 un appel à la grève était lancé sur tous les CIO : à Bagnolet 90 % de grévistes dans les salles, à Marseille 78 % parmi les opérateurs, à Nantes 70 % des opérateurs et à Strasbourg 50 %. Ces résultats sont une première réussite. La direction a confirmé l’ouverture d’un service de télémarketing sur place en octobre prochain avec 80 emplois, alors qu’elle va en supprimer 300 emplois, et donné un délai supplémentaire pour le départ des 25 collègues. Il n’est pas question pour elle de revenir sur ses décisions. Le jeudi 14 septembre au matin, la direction accepte de recevoir les grévistes : elle annonce l’annulation de la première liste de redéploiements et son remplacement par des volontaires, la possibilité de négocier des primes de départ plus élevées et l’étalement sur 4 mois des retenues pour grève. Mais l’après-midi, elle se livre au chantage suivant : tout ce que nous avons promis ce matin est soumis à l’arrêt préalable de la grève. Les grévistes rejettent ce diktat et votent la poursuite du mouvement pour le lundi 18.

Ce jour là, la direction confirme ses propositions sans aucune condition. La suspension du mouvement est décidée : au 12e jour la grève, s’affaiblissait. Nous avions gagné sur un point : annulation des premières mutations d’office et fermeture du centre repoussée à plus tard. Pour le reste, seule l’extension du mouvement aurait pu la faire céder.

La plupart des grévistes savent que le combat n’est pas terminé et sont prêt à recommencer.

Le 30 Octobre 2000, Iker BASSEAU

Mots-clés Entreprises , France Télécom , Grève