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Et maintenant ?

lundi 6 mai 2002

Le raciste et ancien tortionnaire Le Pen n’est pas président. Encore heureux ! En fait, l’élection de Chirac était largement assurée avec les seules voix de la droite – par l’addition de ses différents candidats, elle en avait obtenu deux fois plus que Le Pen au premier tour – sans que la gauche ait besoin de se coucher en appelant à voter pour lui.

Reste que près de 6 millions de voix, soit le total des voix de l’extrême droite au premier tour, se sont encore portées sur Le Pen au second. Cela fait beau-coup trop d’électeurs, parmi lesquels des travailleurs ou des chômeurs, qui ont l’inconscience de se tourner vers ce nostalgique du fascisme qui ne rêve que de mettre au pas l’ensemble des travailleurs.

Chirac, avec un score inespéré de 82 % au second tour – alors que la droite avait fait le pire de ses résultats au premier – se présente maintenant en « sauveur de la République », et avec la complicité de la gauche, a réussi à se faire passer pour le candidat du « barrage au fascisme ». Une escroquerie de plus, à ajouter à un compte déjà bien garni. Mais puisque pour 5 ans encore, il pourra éviter de passer devant les juges…

Il suffit de regarder le programme annoncé par Chirac pour se rendre compte qu’en fait de barrage à Le Pen, ce président des prolongations court après lui. Sa politique à venir s’efforcera de ressembler à celle de son ex-concurrent. Et même s’il s’est voulu rassurant en annonçant qu’il tiendrait compte des voix que la gauche lui a offert sur un plateau, cela ne lui coûte pas cher dans la mesure où il n’a même pas de concessions à faire à cette gauche gouvernementale qui avait le même programme que lui ! Chirac nous annonce la nomination d’un ministre de la sécurité. Drôle de sécurité qui prévoit comme Le Pen la création de centres fermés pour les mineurs, ces sinistres maisons de correction qui n’ont jamais fabriqué que des récidivistes endurcis. D’autant qu’en matière économique rien ne sera fait pour stopper la progression des îlots de misère.

Pour ce qui est de ses autres prétendus remèdes, Chirac avance une baisse immédiate de l’impôt sur le revenu, celui payé par les plus aisés, une diminution de l’impôt sur les bénéfices des sociétés, et de nouvel-les réductions de charges sociales pour les patrons. Il veut assouplir les 35 heures pour les employeurs et en particulier réduire encore les majorations pour heures supplémentaires de façon à leur faire bénéficier davantage de la flexibilité. Et en matière de retraites, tout en prétendant hypocritement sauver le système par répartition, il promet de revoir les taux et la durée de cotisation, d’égaliser (par le bas) le public sur le privé, d’instaurer les « fonds de pension à la française ». En bref, toujours davantage pour les riches en prétendant favoriser l’emploi.

Certes rien de fondamentalement différent de ce que nous promettait la gauche – qui elle courait après la droite quand ce n’était pas aussi après l’extrême droite – mais sous un autre habillage. Depuis plus de 20 ans que le chômage pèse sur toute la société, les cadeaux aux riches et aux patrons, à fonds perdus, ont fait la politique de tous les gouvernements, de gauche ou de droite, de cohabitation ou pas, avec le résultat qu’on connaît, faisant le lit du démagogue Le Pen.

Cela n’empêche pas la droite de nous demander de la plébisciter une nouvelle fois aux prochaines législatives, ni la gauche de nous demander en votant massivement pour elle d’opter… pour une nouvelle cohabitation !

On prend les mêmes et on recommence ! Eh bien non ! Aux prochaines consultations nous devrons nous prononcer clairement pour ceux qui s’opposent à l’extrême droite, mais exigent aussi l’interdiction des licenciements, l’arrêt des cadeaux aux riches et aux patrons, préconisent qu’on utilise l’argent de l’Etat pour créer des emplois utiles dans les services publics, l’augmentation des salaires et des minima sociaux. En nous tournant vers l’extrême gauche, affirmons notre volonté de défendre nos retraites, nos emplois et notre refus du démantèlement des services publics.

Que nous ayons ou pas voté Chirac au second tour, préparons-nous à nous retrouver, tous ensemble, dans la lutte pour ces objectifs vitaux, qu’aucune élection ne pourra nous apporter.