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Décès d’Ignace Garay, le militant de tous les combats

mercredi 24 septembre 2014

Le 11 juillet dernier, Ignace Garay décédait sur les routes du Lot-et-Garonne à l’âge de 63 ans, victime d’un accident de voiture consécutif à un malaise.

Militant de la LCR depuis le tout début des années 1970, puis du NPA, l’influence qu’avait ce camarade allait bien au-delà des cercles militants d’extrême gauche et même des cercles militants tout court.

Entré très jeune aux fonderies Pont-à-Mousson de Fumel, Ignace a été de toutes les luttes qu’ont connu les travailleurs de l’usine, la plus grosse du département jusque dans les années 1990. Encore tout récemment, bien qu’à la retraite « amiante » depuis plusieurs années, il assistait toujours aux assemblées générales des travailleurs de l’usine, devenue aujourd’hui MétalTemple. Et le brouhaha qui prévalait pendant les diverses interventions cessait immédiatement quand il prenait la parole. Comme l’a dit un travailleur de l’usine : « Ignace parlait, et tout était dit ! ».

Militant de la CGT, Ignace a longtemps porté la contestation de la politique confédérale au sein de la direction de l’Union Départementale CGT. L’appareil a eu beau tenter de limiter son influence, il était celui qu’on venait chercher pour discuter avec les travailleurs de Creuset à Marmande, de Villeneuve Pet Food, d’UPSA à Agen, de Valéo à Cahors, de Ford à Blanquefort, des Parquets Marty, et tant d’autres travailleurs encore de centres hospitaliers, de grandes surfaces...

Ignace était bien sûr une figure du syndicalisme, et pas seulement local. Mais l’action syndicale d’Ignace était inséparable de son engagement politique. Ignace était un militant communiste révolutionnaire et en était fier. C’est dans cette inébranlable conviction qu’un autre avenir est possible que celui que nous concoctent les classes dirigeantes qu’il puisait sa force. Il était à l’opposé du combat individuel, cherchant en toutes circonstances à insuffler un esprit collectif, à redonner le goût des formes démocratiques du combat dans lesquelles on n’attend pas de chaque travailleur qu’il « écoute » la bonne parole distillée par les « chefs » mais, tout au contraire, qu’il prenne totalement son destin en main et soit le dirigeant de ses propres luttes.

Ce qui frappait quand on discutait avec Ignace, c’était d’abord la patience avec laquelle il écoutait les autres avant d’intervenir avec chaleur, avec ce sourire juvénile qui illuminait son visage comme pour éclairer tel point de son argumentation qu’il trouvait particulièrement important.

Ignace était l’antithèse de l’image qu’on cherche à donner du monde du travail. Avec son immense culture littéraire, politique, historique, avec sa connaissance approfondie des rouages de l’économie capitaliste, il était au contraire l’incarnation du fait que la classe ouvrière, à laquelle il a consacré sa vie militante, est véritablement porteuse d’un autre monde que celui, barbare, que nous subissons aujourd’hui.

Ignace avait su insuffler ses convictions autour de lui, convictions que partageaient son épouse et ses enfants. Nous partageons leur peine, celle de toute la famille, de tous les nombreux amis. 


L’hommage rendu à Ignace à Fumel : en plein mois de juillet, la plus grosse manifestation de l’année en Lot-et-Garonne.

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