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Puma, H&M, Gap, Carrefour : pas vu, pas pris

lundi 17 juin 2013

Quand un scandale – un accident ou la révélation du versement de salaires de famine – éclate, les trusts donneurs d’ordre commencent par nier leur implication. À croire qu’ils n’ont rien à voir avec 60 % de la production de prêt-à-porter mondiale ! Ensuite, ils exhibent les contrôles qualité, minimisent l’ampleur des dégâts. C’est Puma qui répond à la mise en cause de la marque dans 300 cas d’évanouissement d’ouvrières épuisées au Cambodge : « Il n’y en a eu que 131 ». Tout est dans le « que ». Coincés pour de bon, ils promettent qu’on ne les y reprendra plus, à se faire berner par des fournisseurs sans scrupules. En leur confiant des volumes de production trois fois trop gros pour leur usine, ils ne pouvaient pourtant ignorer que ceux-ci sous-traiteraient. Vite, une petite charte « développement durable » ! L’image de marque sera comme neuve. Toute cette com’ coûte cher ? Elle sera imputée sur la prochaine saison, au titre des dépenses de marketing.

Car il n’est pas question de céder le moindre centime : quand H&M demande pour la galerie au Premier ministre bangladais le relèvement du salaire minimum, ses commerciaux extorquent dans les salons feutrés de Dacca un rabais de 15 % à leurs fournisseurs [1].

M.P.


[1« Au Bangladesh, les meurtriers du prêt-à-porter », Olivier Cyran, Le Monde diplomatique, juin 2013.

Mots-clés Asie , Monde , Textile