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Editorial

Le 11 octobre et surtout après, on fait quoi ?

dimanche 25 septembre 2011

Pour le 11 octobre, un mot d’ordre de confédérations syndicales (CGT, CFDT, FSU, UNSA, Solidaires) – mais pas de toutes puisque ni FO, ni la CFTC, ni la CGC ne s’y associent – appelle à une journée d’action, pour l’heure sans plus de précision. Feront grève ceux qui le voudront mais ce ne sont pas les directions syndicales qui les y invitent. Si la dénonciation des plans du gouvernement est clairement affirmée, en revanche point de revendications ni d’objectifs précis mis en avant, ni modalités d’action. Dans la situation faite aux travailleurs pour cette rentrée et compte tenu des menaces de cette crise qu’on essaye de leur faire payer, le « service minimum » est ainsi assuré… sans se presser.

Pourtant, alors que nous sommes menacés de nouveaux licenciements et de chômage encore plus massif, de baisse en conséquence du pouvoir d’achat des salaires et des retraites, de réductions draconiennes pour tous les services publics à commencer par la santé et l’enseignement, ce serait le moment de donner un signe sérieux que la classe ouvrière ne va pas se laisser faire.

Certes il y a au passif, l’épilogue du mouvement sur les retraites. Celui-ci avait pourtant bien commencé : le gouvernement et le patronat ont pu un moment douter de réussir à faire avaler leur sale réforme et craindre d’avoir à affronter une grève générale. Ils ont par la suite été rassurés. L’issue n’est pas pour autant ce qu’on peut considérer comme une défaite même si les mesures sont passées dans la loi. Dans l’histoire du mouvement ouvrier, des grèves ou des manifestations qui se sont traduites par une vraie défaite (militants et ouvriers licenciés, voire emprisonnés ou bannis), on en a malheureusement connus un certain nombre. Nous sommes très loin d’un tel cas de figure et la force du monde du travail est toujours là. Le mouvement sur les retraites n’a pas été vaincu, il s’est seulement perdu dans les sables. D’une part parce que les directions syndicales ne voulaient surtout pas d’une grève générale et le proclamaient, d’autre part parce qu’une majorité de travailleurs, qui eux-mêmes hésitaient, s’en sont remis entièrement à celles-ci. Mais il n’y a aucune fatalité à ce qu’une telle tournure reste la règle pour les mouvements à venir.

Qu’il en soit autrement dépend essentiellement de la capacité pour un plus grand nombre de travailleurs et de militants de prendre conscience de la nécessité de participer directement eux-mêmes à la construction et à l’organisation d’un mouvement d’ensemble, de se coordonner, plutôt que de tout attendre de confédérations qui n’aspirent qu’à être des interlocuteurs reconnus du patronat et du gouvernement en se montrant « raisonnables ».

D’importants mouvements dans le monde ont vu le jour ces derniers temps : en Grèce, en Espagne, au Chili, en Israël. Sans compter la vague révolutionnaire qui a balayé les pays arabes. Là-bas, les jeunes, les travailleurs, les plus pauvres ne se sont heureusement pas contentés ou n’ont même pas attendu que des directions syndicales leur dictent ce qu’ils avaient à faire. Quand bien même, jusqu’à présent, les principaux objectifs des révoltés ou indignés et leur soif de justice sociale n’ont été atteints nulle part, l’ampleur de tous ces mouvements montre leur formidable potentiel. Les problèmes des uns et des autres se ressemblent et l’ennemi est le même : l’exploitation capitaliste qui prend en otage et menace la population travailleuse de toute la planète.

Nous aussi nous avons à construire ici même ce mouvement d’ensemble. S’il voit le jour, non seulement nous pourrions regagner le terrain perdu, y compris sur les retraites, mais donner un coup d’arrêt à l’offensive du gouvernement et du patronat. Participons donc à la journée du 11 octobre sur de tels objectifs. Avec la volonté, surtout, de ne pas en rester là.

Le 16 septembre 2011

Mots-clés Politique