Trois films à voir
vendredi 22 avril 2011
France d’en haut en France d’en bas
« Ma part du gâteau »
de Cédric Klapisch
Cedric Klapisch, surtout connu jusqu’ici pour ses films sur les bobos parisiens, s’est fait allumer par une bonne partie de la critique pour avoir fait un film social estimé par elle « caricatural ». Ce qui ne le rend que plus sympathique, même si cette fable réjouissante qui oppose l’univers d’une ouvrière du Nord licenciée à un spéculateur ultra cynique n’est pas toujours très crédible. On s’amuse tout de même bien et certaines répliques sont cinglantes. Au passage, Xavier Mathieu, ex-porte-parole des ouvriers de Continental, apparaît dans son propre rôle.
Les bourgeois des années soixante et leurs bonnes
« Les femmes du sixième étage »
de Philippe Le Guay
Cette fois, ce sont les pauvres, ou plus exactement les pauvresses, qui vivent en haut, dans les chambres de bonnes, et les riches qui vivent en bas, dans un luxueux appartement, sans imaginer une seconde les difficultés dans lesquelles se débattent leurs « employées de maison » espagnoles. Cela se passe dans les années soixante. Fabrice Luchini est délicieux dans son rôle de bourgeois du XVIe arrondissement qui tombe amoureux de sa bonne. La fin, gentillette et invraisemblable, vient hélas un peu gâcher cette étude de milieu qui ne manque pas d’une certaine férocité.
Comment les rapaces se disputent leurs proies dans les rues de Buenos Aires
« Carancho »
de Pablo Trapero
Un carancho est une sorte de vautour, on pourrait traduire le terme par rapace. C’est le surnom donné à Buenos Aires à des avocats qui se précipitent sur les victimes des accidents de la circulation pour leur faire signer des procurations, moyennant une petite avance sur les indemnités versées par les assurances. Ce film social très noir nous montre notamment la vie quotidienne d’un service d’urgence d’une clinique dont le propriétaire, en cheville avec un commissaire véreux, est lui-même un affairiste sans scrupules. Car, dans cette jungle, on trouve toujours plus carancho que soi. Poignant et, hélas, réaliste.
G.R.