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Le dépeçage de British Railways

mardi 16 février 2010

La privatisation des chemins de fer britanniques, rendue tristement célèbre par des accidents en cascade, s’est déroulée selon un scénario qui évoque ce qui se passe pour la DB et même la SNCF. Le résultat n’est pas encore exactement le même : les deux derniers groupes gardent des « holdings », mais les saucissonnages sont les mêmes… ainsi que les pressions sur les cheminots.

Première étape, une structure appelée Railtrack est créée pour gérer le réseau (dont le rôle est voisin de RFF). Les activités de transport sont ensuite éclatées en sociétés indépendantes : vingt-cinq bénéficient de franchises dans des zones géographiques pour le transport des voyageurs. D’autres se partagent le marché du Fret. Quant à l’entretien du matériel et à la maintenance des voies, ils sont aussi fragmentés.

Deuxième étape, cette « gestion par activités » conduit à la privatisation des entités, dont certaines sous-traitent elles-mêmes. D’où des scènes ubuesques. Ainsi à Beckenham Junction, station du sud-est londonien, face à un incendie, des employés de Railtrack ont éteint le feu avec de la boue car l’extincteur appartenait à une autre compagnie… une pancarte stipulant par ailleurs que l’utilisation des extincteurs pouvait entraîner des mesures disciplinaires !

La concurrence a-t-elle permis d’économiser des deniers publics ? Les subventions à Railtrack ont bondi à 8,7 milliards d’euros en 2007. De même, c’est l’État qui paie une partie des péages de Railtrack ou subventionne l’achat de matériel. Les profits ont été privatisés, mais les dépenses sont maintenues en partie publiques.

Clara SOLDINI

Mots-clés Cheminots , Monde , Royaume-Uni