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États-Unis : le plan santé d’Obama : la grande arnaque

mardi 16 février 2010

Obama espérait asseoir sa popularité avec sa réforme de santé, présentée comme la plus ambitieuse aux États-Unis depuis des décennies. Ce n’est pas gagné, et pas seulement parce que, au Sénat, les Républicains risquent d’y faire obstacle. Mais parce qu’elle a de quoi consterner la population, y compris la plus pauvre.

Lors de sa campagne électorale de 2007, Obama affirmait : « Je m’engage à ce que nous ayons dans ce pays un système de santé universel à la fin de mon premier mandat ». On s’attendait donc à ce que le nouveau Président mette sur pied un système public d’assurances santé, plus ou moins équivalent à l’idée qu’on se fait de la Sécurité sociale en France. Mais son projet de loi n’a rien à voir avec cela. Il s’agit ni plus ni moins d’une nouvelle opération à grande échelle de renflouement de l’industrie privée de la santé.

Ce texte législatif est un pur produit des compagnies d’assurances de santé qui dépensent chaque année des centaines de millions de dollars en soutien aux différents partis politiques et en frais de lobbying auprès des parlementaires. Les compagnies d’assurance de santé sont donc sur le point de réaliser un gros coup. Si la nouvelle loi passe, elles recevront environ 450 milliards de dollars (plus de 320 milliards d’euros) de subventions publiques chaque année... alors même que l’on admet généralement qu’un service de santé public universel géré par l’État ne coûterait que 400 milliards de dollars (285 milliards d’euros).

Le projet de loi comprend une clause obligeant tout le monde à souscrire des contrats d’assurance santé privés. Ne pas le faire serait illégal et passible d’une amende de 4 000 dollars (2 860 euros). Ceux dont le revenu annuel est inférieur à 32 000 dollars (22 850 euros) pourront demander l’aide de l’État. Mais ce ne sera qu’une aide et ils devront, dans la plupart des cas débourser des milliers de dollars supplémentaires. Même en tenant compte de ces aides, environ 25 millions de personnes n’auront toujours pas les moyens de s’assurer.

Le projet envisage aussi de pénaliser les grandes entreprises qui ne prévoiront pas des plans de couverture médicale pour leurs salariés. Mais, pour celles qui emploient la main d’oeuvre la plus nombreuse, il sera plus économique de payer des pénalités plutôt que d’assurer leur personnel. Le plan prévoit également d’effectuer des coupes claires dans Medicare, le programme d’assistance médicale aux personnes âgées et à celles en grande précarité. Le texte propose en effet de réduire le budget de Medicare de 400 milliards de dollars (285 milliards d’euros). Certes, il envisage dans le même temps l’extension du programme, Medicaid, dont la vocation est de prendre soin des plus pauvres. Mais Medicaid est principalement financé par le budget de chacun des cinquante États fédérés, pas par celui des autorités fédérales. Or à l’heure actuelle, la plupart de ces États souffrent de déficits budgétaires massifs et envisagent de restreindre leur participation à Medicaid.

En outre, ce projet législatif, toujours pas assuré à ce jour de passer au parlement, laisse complètement de côté quelque huit millions de travailleurs immigrants sans papiers qui ne disposeront d’aucune couverture médicale. Enfin, il interdit l’utilisation de fonds publics pour le financement des services pratiquant des Interruptions volontaires de grossesse. Ce qui signifie, dans la pratique, que les femmes des milieux populaires se verront restreindre considérablement le droit à l’avortement.

22 janvier 2010

Craig VINCENT


Retour d’Irak et d’Afghanistan

À leur retour d’Irak ou d’Afghanistan les soldats sont non seulement mal en point et traumatisés mais se retrouvent souvent sans travail, sans logement et aux prises avec un système de santé défaillant. Une étude, réalisée en 2007, a montré que 18 % des anciens combattants à la recherche d’un emploi restaient en chômage un à trois ans après leur retour, alors qu’un quart de ceux qui trouvaient un travail gagnaient moins de 21 840 dollars (15 600 euros) par an. Quant à ceux qui souffrent du Syndrome de Stress Post-Traumatique ils sont plus nombreux aujourd’hui qu’après n’importe quelle autre guerre menée par les États-Unis.

Ce qui n’empêche pas le Ministère des Anciens Combattants de distribuer au compte goutte les aides auxquelles ils ont droit. Ceux qui entrent dans cette catégorie sont mis sur une liste d’attente ministérielle qui comprend plus de 650 000 noms. Certains attendent un an et demi avant d’être vus par un médecin.

Quant au nombre de suicides il est plus élevé parmi eux que le nombre de morts au combat. Selon le même ministère, sur un peu plus de 23 millions d’anciens combattants que compte le pays, quelque 1,6 million sont allés sur les champs de bataille irakien et afghan. En moyenne 18 d’entre eux se suicident chaque jour, c’est à dire plus de 6 000 chaque année.

Victor FRANKS

Mots-clés Monde , Santé , USA
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