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Côté socialiste : un plan de relance électorale

samedi 7 mars 2009

Le PS aurait son plan de relance de 50 milliards d’euros, basé sur une doctrine de gauche : la « relance de la consommation » . Ou, plus exactement, un plan « qui marche sur deux pieds : la con­sommation et l’investissement » , précise Martine Aubry. Elle n’oublie pas les patrons, tout de même ! Mais à part le montant, plus généreux, que le plan du gouvernement, les deux plans ont entre eux un sacré air de famille.

Consommation : de très chiches promesses

S’il gouvernait, dit le PS, il consacrerait 23 milliards au soutien du pouvoir d’achat, au lieu des minables 2,6 milliards des mesures sociales de Sarkozy.

Parmi eux, six milliards financeraient une prime ponctuelle de 500 € pour les bénéficiaires de la prime pour l’emploi et pour ceux qui ne touchent que les minima sociaux (RMI-RSA, minimum vieillesse, etc.), soit environ 9 millions de personnes d’après le chiffrage du PS. C’est certes plus que les primes exceptionnelles de 100 à 200 € pour les familles à bas revenus avec enfants, ou les 200 € de chèque emploi-service pour les titulaires du minimum vieillesse de Sarkozy, ou les ristournes promises sur les impôts des imposables de la première tranche. Mais pas beaucoup.

Six autres milliards correspondraient à une baisse de la TVA à taux plein (passant de 19,6 % à 18,6 %). Déjà moins reluisant : même si elle se reportait réellement sur les prix (et on peut en douter) elle ne changerait pas grand chose à notre pouvoir d’achat. Pour un smicard, une baisse de 1 % sur les prix (mais pas sur le loyer qui dévore une grande partie de la paye, ni sur les prix alimentaires qui, taxés au taux réduit de 5,5 %, ne seraient pas concernés) représenterait au plus 4 ou 5 euros de pouvoir d’achat supplémentaires par mois. Heureusement Martine Aubry pense à lui et lui promet une rallonge du Smic de 30 €. Le Pérou ! On comprend qu’elle redoute « que le sentiment de ras-le-bol des Guadeloupéens et des Martiniquais se diffuse ici » et en conclue qu’ « il faut tout faire pour que cela n’arrive pas » .

Aide au développement…. du chômage partiel

Reste le plus gros chapitre de l’aide au pouvoir d’achat : huit milliards consacrés à améliorer l’indemnisation du chômage et, plus particulièrement, celle du chômage partiel. Car l’augmentation du maximum de chômage partiel autorisé de 600 heures par an à 800 heures (voire 1 000 heures) décidée par le gouvernement ne laisse pas à ces pauvres patrons assez de souplesse. Le PS met donc à son programme anti-crise la création du « chômage partiel prolongé » , pouvant cumuler 800 heures de plus sur 18 mois. Soit 1 600 heures, un an complet de chômage sur 18 mois ! Plus fort que Sarkozy. C’est afin « d’éviter les licenciements et de mettre à profit ces périodes pour renforcer la formation des salariés contraints à l’inactivité   » . De quoi permettre aux patrons de garder leur main d’œuvre en la transformant en saisonnière. Le PS pouvait bien en échange promettre aux travailleurs d’indemniser ce chômage un peu mieux, et proposer 80 % du salaire au lieu des 60 % actuels. Aux frais des finances publiques, évidemment, car « la participation des entreprises restera identique à celle prévue par le chômage partiel de droit commun, et l’État prendra en charge le complément de rémunération » .

Aide à l’investissement : 26,8 milliards

Côté aide à l’investissement et commandes d’État, le plan de relance de Martine Aubry serait presque du copier-coller de celui de François Fillon, jusque dans son montant : 26,8 milliards contre 26,5. Au programme : 10 milliards d’aides directes de l’État en capital dans les industries privées et les PME ; plus un milliard d’aides à la recherche dans les PME ; cinq milliards de remboursements de dettes de l’État envers les collectivités locales pour que celles-ci puissent passer commande d’équipements et travaux ; et les autres milliards en commandes d’État, réseaux routiers, infrastructures et construction de 300 000 logements. (Battu Devedjian, qui n’a pensé à promettre que 100 000 logements, même s’il a pensé, lui, aux logements étudiants !)

Mais là où le plan socialiste « Agir contre la crise » fait vraiment la différence, c’est dans sa conclusion : « Tous ces enjeux, les élections européennes seront l’occasion de les aborder. Chaque citoyen va devoir choisir les députés européens (…) S’il souhaite donner au Parlement une majorité cohérente (…) dotée d’un projet crédible, (…) il choisira alors de voter pour les candidats socialistes ». Et comme ce ne sont pas les députés européens qui gouvernent, vous attendrez bien 2012.

Olivier BELIN

Mots-clés Crise , Parti socialiste , Politique
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