Les autorités iraniennes ont arrêté deux cinéastes, Mohammad Rasoulof et Mostafa Aleahmad, accusés de « troubles à l’ordre public ». Leur tort : avoir filmé le 23 mai dernier l’effondrement d’un l’immeuble en construction à Abadan, dans le sud-ouest du pays. 43 personnes avaient trouvé la mort dans cet accident. Cette catastrophe, l’une des plus meurtrières depuis des années, avait entraîné une série de manifestations à travers le pays en solidarité avec les familles des victimes et contre les autorités, accusées de corruption et d’incompétence. Les manifestants demandaient que « les fonctionnaires incompétents », responsables de la tragédie, soient jugés et punis. Au cours des manifestations, la police iranienne avait fait usage de gaz lacrymogène, tiré des coups de semonce et procédé à des interpellations. Et aujourd’hui les autorités iraniennes cherchent des boucs émissaires désignés comme « meneurs » pour se tirer de ce mauvais pas.