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En Allemagne aussi : des milliards pour les banques

samedi 10 janvier 2009

Le gouvernement CDU-SPD avait débloqué à la mi-octobre, sans coup férir, un « paquet » de 480 milliards d’euros pour le sauvetage des banques menacées. Depuis, l’État a pris en charge près de 100 milliards d’aide à cinq organismes financiers, sous forme de garanties de crédits ou recapitalisations. Quinze autres entreprises quémandent du capital frais – et la liste s’allonge. Sans compter les aides en milliards à deux chiffres que les gouvernements régionaux accordent sous diverses formes. Ainsi, la Nord LB a reçu 20 milliards de garanties de crédit des gouvernements de Basse Saxe et Saxe-Anhalt ; la Bayern LB (en faillite) a reçu 10 milliards d’euros du gouvernement de Bavière. Aucun engagement en échange que les emplois seraient sauvegardés. Au contraire, il faut « assainir » et donc supprimer des milliers de postes. La Bayern LB, citée plus haut, a annoncé, peu de temps après avoir eu la promesse du pactole étatique, qu’elle liquiderait 5 600 emplois sur 19 200. Les autres banques agissent de même : HSB Nordbank supprime 750 emplois sur 4 300 dans le monde ; West LB 1 350 ; Commerzbank 9 000.

En pleine année électorale, le gouvernement essaie de désamorcer l’explosion sociale

Une étude récente de l’OCDE indique que le total des licenciements s’élèverait à quelque 700 000 en 2009. Durs mois à venir, que le gouvernement fédéral, coalition de chrétiens-démocrates (CDU de la chancelière Angela Merkel) et de sociaux-démocrates (SPD), tente de faire oublier par des propos lénifiants. Le problème des gouvernants est que l’année 2009 sera marquée par une succession d’élections, régionales et nationales – pour le parlement fédéral le 27 septembre 2009.

Les sondages sur les résultats des prochaines régionales en Brandebourg, Saxe, Thuringe et Sarre, sont alarmants pour la CDU et le SPD. Le nouveau parti Die Linke atteint entre 20 % et 30 % des intentions de vote et menace tout particulièrement le SPD. Die Linke n’impulse strictement aucune protestation ou grève. Dans le Land de Hesse, elle soutient même le « paquet » offert à Opel, sans garantie de préserver les emplois en contrepartie. Mais Die Linke semble néanmoins en situation d’engranger les bénéfices du mécontentement de la population face à la situation : insécurité du lendemain, sur fond de cadeaux somptueux aux banques.

Préoccupation première donc de la CDU comme du SPD : éviter les effets désastreux des vagues de licenciements… sur leurs scores ! D’où quelques pis aller, par exemple l’allongement de 12 à 18 mois de l’indemnisation du chômage technique. Il est clair à ce jour que l’essentiel des mesures qui pourraient être prises dans les mois qui viennent, ne seront que d’attente ou trompe l’œil, destinées à préserver non pas le niveau de vie des couches populaires mais, autant que faire se peut, les résultats électoraux des partis de la coalition gouvernementale.

C’est pourquoi les travailleurs du pays, comme partout ailleurs, doivent prendre leurs affaires en main. Une page sera tournée quand ils passeront de l’interrogation, voire de la colère face à la retenue des directions syndicales, à l’élaboration de leur propre plan de revendications et de luttes.

P. B.

Mots-clés Allemagne , Banques , Monde