« Les bandits qui sont cause des guerres ne meurent jamais, on ne tue que les innocents » (La Butte rouge)
mercredi 30 mars 2022
On pourrait ajouter à cette célèbre chanson sur la boucherie de 14-18 : « On ne tue que les innocents et les pauvres. » Ou majoritairement des pauvres. Poutine utilise les fils de familles défavorisées comme chair à canon. Avant lui, les États-Unis envoyaient en première ligne au Vietnam des Noirs et des Latinos, recrutés en leur promettant des bourses d’étude et la citoyenneté américaine – quitte à les expulser ensuite. En 14-18, on envoyait les paysans bretons et les tirailleurs sénégalais dans des tranchées creusées par des Indochinois surnommés cyniquement PPH par l’état-major (Passeront pas l’hiver).
Quand ils le peuvent, les grands États impérialistes ont toujours tendance à mener leurs guerres par peuples et supplétifs interposés pour tenter de limiter les réactions d’hostilité à la boucherie. Plus pauvre que l’Occident, l’impérialisme russe ne peut se payer complètement ce luxe et doit sacrifier ses propres pauvres. Au risque d’attiser la révolte contre le régime.