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Incendie en gare de Valenciennes : halte à la traque anti-migrants

dimanche 27 mars 2022

Vendredi 25 mars, une nouvelle tragédie a eu lieu dans les Hauts-de-France. De jeunes migrants d’origine érythréenne ont tenté de monter dans le wagon bâché d’un train de fret qui était en stationnement en gare de Valenciennes. En montant près de la caténaire, l’un d’eux a été électrocuté par un arc électrique, qui a ensuite déclenché un incendie de pneus transportés par le fret. Le bilan est catastrophique : un mort et plusieurs blessés parmi les migrants, des cheminots qui ont assisté à cet accident en état de choc, la gare de Valenciennes évacuée et une interruption des circulations sur cet axe jusque tard dans la nuit, laissant les voyageurs livrés à eux-mêmes car il manquait d’effectifs pour leur prise en charge.

Si la direction de la SNCF se garde de communiquer auprès des cheminots, c’est bien parce que ce drame aurait pu être évité. Pourquoi des migrants se mettraient-ils en danger de la sorte, si le train leur était rendu gratuit au même titre que pour les réfugiés ukrainiens qui fuient la guerre de Poutine ?

Cet accident n’est d’ailleurs pas le premier dans la région. Le 4 novembre 2021 déjà, quatre Érythréens sont morts percutés par un train alors qu’ils marchaient le long des voies entre Dunkerque et Calais. Le 28 février de cette année, c’est un Soudanais qui perdait la vie dans le même secteur et dans les mêmes circonstances.

La SNCF, tout comme l’État français, ont leur responsabilité dans ces tragédies humaines. La police, non contente de démanteler les camps, continue sa traque jusqu’à aller taillader les tentes de ceux qui se sont déplacés. Sans oublier la confiscation des sacs de couchage, ou l’empêchement pur et simple de la distribution de nourriture par les associations. Du côté de la SNCF, ce n’est pas mieux. Après avoir donné aux agents des directives pour qu’ils signalent tout groupe de migrants à bord – ce que bon nombre de collègues ont refusé de faire, faisant parfois référence à l’époque de la « collaboration » –, elle maintient la pression pour les empêcher de monter à bord des trains ou de trouver un peu de répit en gare.

Mais chez les cheminots, les réactions vont à contre-courant de ce racisme anti-migrants. Chez les contrôleurs par exemple, beaucoup ont accueilli les annonces de Farandou sur la gratuité des transports pour les Ukrainiens avec perspicacité : « C’est bien, mais pour les autres ? », « Pour moi ça sera gratuité pour tous les réfugiés, sans discrimination », avec des réactions parfois politiques sur les guerres et la responsabilité des grandes puissances qui vendent des armes et interviennent militairement dans la plupart des pays d’où viennent les migrants.

Et vu que la SNCF fait le train gratuit pour les flics, elle pourrait tout à fait le faire pour les migrants… et même pour tous !

Correspondants

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