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Salaires 2022 : alignés sur les profits des grands groupes !

lundi 14 février 2022

Le week-end dernier est arrivé sur Paris le « Convoi de la liberté », des véhicules convergeant sur la capitale en signe de protestation contre le « passe Macron ». Sept mille personnes que le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a accueillies avec davantage de policiers et de gendarmes – plus des canons à eau, des tracteurs anti-barricade, des camions-grues, des dépanneuses et autres véhicules de remorquage, des blindés de la gendarmerie. Ce gouvernement a la trouille de toute manifestation de colère.

La liberté, mais laquelle ?

Liberté d’exploiter, comme s’en revendiquent les patrons, ou liberté de vivre dignement d’un salaire, pension ou autre allocation, et pour ça d’en arracher l’augmentation par la lutte ? Il ne devrait pas exister aujourd’hui de revenu inférieur à 1 800 euros. C’est ce qu’on pouvait entendre de certains manifestants mais ce n’est pas ce que les initiateurs du Convoi de la liberté, appartenant à des courants anti-passe, anti-vax, complotistes, voire d’extrême droite, ont proposé de défendre à celles et ceux qu’ils ont appelés à manifester. La revendication d’augmentation des salaires s’impose pourtant aujourd’hui face aux prix qui explosent. Les salaires devraient grimper au rythme des prix, dont ceux des carburants.

Vive le convoi des grèves

L’augmentation des salaires s’invite non seulement dans les discussions mais aussi dans des luttes. De nombreuses grèves pour les salaires ont éclaté à travers le pays, qui embarquent un bon nombre de travailleurs dans leurs wagons. La semaine dernière, les salariés de Vuitton (groupe LVMH) étaient en grève, après ceux de Sephora quelques semaines plus tôt. Il y a eu aussi grève chez CNP Assurances, au Crédit mutuel Arkéa, chez Dassault Aviation, Safran, BioMérieux… La liste s’allonge. Fait notable : ces grèves obtiennent assez vite des résultats, des primes ou des augmentations, car les patrons craignent la contagion. Les salariés d’ISS, entreprise de nettoyage sur des sites PSA, ont obtenu 100 euros net ainsi que d’autres primes et congés supplémentaires, ceux d’Arkema près de 80 euros. Si le mouvement se généralise et s’unifie, il peut devenir un fait politique et devenir le cauchemar de Macron et des possédants. Au Royaume-Uni et aux États-Unis, des mouvements sur les salaires et la vie chère s’organisent également, face à un système économique dont le caractère aberrant et injuste est criant.

Un système capitaliste sans vergogne

D’un côté, une majorité de la population qui n’arrive plus à joindre les deux bouts. De l’autre, une minorité d’actionnaires et de dirigeants de grands groupes, qui affichent des profits et des fortunes indécentes. En France, au cours de la pandémie, les milliardaires ont vu leur fortune augmenter de 236 milliards d’euros, soit une hausse de 86 %. Vient de tomber l’annonce des 137 milliards d’euros de profits cumulés en 2021 par les grands groupes capitalistes français. Au palmarès de ces entreprises du CAC 40 : 14 milliards pour TotalEnergies ; 12 milliards pour LVMH et Stellantis ; 8 milliards pour BNP Paribas et Sanofi… Du jamais vu ! Des profits record qui encouragent les travailleurs à exiger leur dû. Sans parler des vautours comme Orpea ou Korian, qui se sont engraissés sur ce qu’on appelle désormais l’« or gris », ont accumulé un magot sur le dos des mamies des Ehpad : business sur le grand âge !

Avec Philippe Poutou : urgence anticapitaliste !

Une autre logique est possible. Celle qui défend nos vies contre leurs profits, et que Philippe Poutou incarne dans la campagne des présidentielles. Il serait utopique d’exiger d’avoir 1 800 ou 2 000 euros par mois pour vivre, toutes et tous ? Mais n’est-il pas plus utopique, voire surréaliste, qu’un Bernard Arnault (PDG de LVMH) gagne deux smic et demi à l’heure ? Cette société-là, on n’en veut pas. Nous devons l’affirmer par nos mobilisations, mais aussi l’exprimer dans l’élection présidentielle par un vote en faveur de Philippe Poutou, un candidat ouvrier qui est des nôtres, qui défend l’urgence de renverser le système capitaliste.

Mots-clés Philippe Poutou , Politique