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Maroc : « sexe contre bonnes notes »

dimanche 13 février 2022

La justice a condamné un professeur de l’École supérieure de traduction de Tanger à un an de prison ferme pour « harcèlement sexuel » contre une de ses étudiantes. Auparavant, le 13 janvier, un autre enseignant de l’université de Settat, près de Casablanca, s’était vu infliger deux ans de prison ferme pour avoir fait chanter sexuellement ses étudiantes. Il s’agissait des premiers verdicts prononcés dans le cadre du scandale connu sous le nom de « sexe contre bonnes notes », qui implique quatre autres professeurs dont le procès est toujours en cours. Ces procès sont inédits dans le royaume : des cas de harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur avaient été médiatisés ces dernières années mais souvent sans que des plaintes n’aient été déposées. Certaines étaient restées sans suite. Car porter plainte contre son agresseur est une démarche très rare dans une société conservatrice qui pousse le plus souvent les victimes de violences sexuelles à se taire, par peur de représailles, du regard des autres ou pour sauver la réputation de la famille. En 2018, après des années de vifs débats, une loi est entrée en vigueur. Pour la première fois, elle rend passible de peines de prison des actes « considérés comme des formes de harcèlement, d’agression, d’exploitation sexuelle ou de mauvais traitement ». Mais le texte a toutefois été jugé « insuffisant » par les mouvements de défense des droits des femmes qui appellent à plus de sévérité face à ce phénomène récurrent.

Mots-clés Droits des femmes , Monde