La Cour suprême de la Fédération de Russie a prononcé mardi la mise en liquidation de l’ONG Memorial International et de ses filiales. Cette décision était attendue depuis l’initiative, prise le 11 novembre par le parquet général de la Fédération de Russie, de demander cette dissolution au prétexte que Memorial « violait de manière répétée la loi sur les agents de l’étranger ». Elle s’inscrit dans la vague de répression, qui s’est amplifiée ces derniers temps, contre toutes les voix dissidentes. La dissolution de Memorial International, trente ans après sa création, est une attaque sans précédent contre tous ceux et celles qui tentent de conserver la mémoire des crimes du stalinisme et qui œuvrent pour une histoire de l’Union soviétique qui ne se réduise pas à la vision officielle imposée par le régime. Et le lendemain, mercredi, l’autre entité juridique de l’ONG, le Centre des droits humains Memorial, qui défend les victimes des répressions politiques dans la Russie actuelle, était elle aussi liquidée. Ce qui ne fait qu’aggraver encore plus la situation catastrophique des droits humains dans la Russie sous Poutine.