« Ils ont embauché des salariés d’un autre site ici, et ils sont mieux payés que nous, on ne voit pas pourquoi on serait moins payés, on fait la même chose, d’autant qu’avant que Veolia n’obtienne le contrat, on avait 2 000 euros en plus par an grâce aux primes » explique l’un d’entre eux. Côté direction, aucun dialogue possible, le directeur du site tourne autour du piquet depuis six heures du matin en répétant que la boîte est à sec. « Elle n’est pas à sec du tout, Veolia est train de racheter Suez, et ils ont un beau chiffre d’affaires ! » lui rétorque un salarié. Et cet argent, ce n’est pas du papier recyclé.

Le même directeur est allé, pour une fois, mettre la main à la pâte de bon matin pour remplacer des grévistes au triage. Il n’y est pas resté longtemps : « s’il tourne autour du piquet plutôt qu’à la prod, c’est parce qu’il s’est rendu compte lui aussi que notre travail était très difficile » plaisante un gréviste. Au mégaphone, deux d’entre eux prennent la parole, et très vite, tout le monde se met d’accord pour reconduire la grève, « au moins jusqu’à mardi ! ».

Emma Martin