Une loi autorisant la création de PME vient d’être adoptée à Cuba où 600 000 personnes travaillent déjà dans le secteur privé, soit 13 % des salariés. Toutes les activités seront désormais ouvertes au privé, à l’exception de la santé, de l’enseignement et de la presse. Dans le cadre d’un État véritablement socialiste, c’est à dire reposant sur l’organisation des travailleurs, les inconvénients du développement d’un secteur privé pourraient être au moins en partie compensés par le contrôle exercé par les travailleurs sur ces nouveaux patrons et sur leurs dirigeants. Mais, dans un système opaque où tout est décidé d’en haut, cela va inévitablement accentuer les inégalités sociales et la corruption. Asphyxié par le blocus des États-Unis et privé de ses ressources touristiques par le Covid, Cuba fait face à des grandes difficultés et au mécontentement populaire. Le gouvernement espère sans doute satisfaire une partie de la population avec ces mesures et relancer un peu l’économie. Mais, à terme, ces privatisations vont aboutir au renforcement d’une bourgeoisie privée qui en voudra toujours davantage.