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Que leur dire ?

dimanche 4 avril 2021

Le prolétariat ne peut défendre ses intérêts de classe sans s’intéresser à ceux de tous les opprimés des villes et des campagnes. Ce que rappelait le célèbre vers de l’Internationale : « Ouvriers, paysans, nous sommes le grand parti des travailleurs. » Les strates inférieures de la petite bourgeoisie sont partie intégrante de ces couches populaires que la classe ouvrière libérera en se libérant elle-même.

Aujourd’hui, la crise sanitaire a provoqué une chute sans précédent dans l’activité économique, pesant particulièrement sur le petit commerce. Elle risque d’entraîner dans les semaines et les mois qui viennent la chute de dizaines de milliers d’artisans, petits commerçants et autres indépendants qui travaillent souvent à domicile.

Jusqu’à présent, l’État a évité le pire en gonflant la dette publique (avec l’aide de la Banque centrale européenne), mais cette situation ne durera pas éternellement et des centaines de milliers de « petits entrepreneurs » pourraient voir se fermer devant eux les crédits bancaires, qui ne seront plus garantis par l’État, et faire faillite parce qu’ils crouleront sous les dettes, ou simplement faute de trésorerie.

Alors, que peut-on dire à ces couches sociales aujourd’hui touchées par l’inquiétude, mais qui, demain, pourraient tomber dans le désespoir ? Comment orienter leurs luttes et leurs coups de colère lorsqu’elles se révolteront ? Quel type de revendications peut-on mettre en avant et éventuellement soutenir ?

Quelles revendications ?

À court terme, un certain nombre de revendications, qu’elles ont elles-mêmes formulées lors de récents mouvements et pour lesquelles elles ont parfois obtenu satisfaction, sont parfaitement défendables, notamment considérer la crise actuelle comme « un cas de force majeure » pour demander :

Mais, pour ceux qui seraient contraints de mettre la clé sous la porte, on pourrait proposer :

Tout cela pourrait être mis en œuvre dans le cadre d’un plan d’urgence sanitaire et social décrété par les travailleurs et qui impliquerait, dans un premier temps, un contrôle du système bancaire et financier – clé de voûte du régime capitaliste – par les salariés et l’ensemble de la population, dont les travailleurs indépendants.

Vers une société sans classes

Et à plus long terme ? Nul ne peut savoir à quoi ressembleront demain les circuits de production, de distribution et des services à la personne dans une société débarrassée du capitalisme. Mais pas plus les indépendants des villes que les petits paysans ne disparaîtront du jour au lendemain. Devenu classe dirigeante, le prolétariat les aidera à développer tous leurs potentiels et à s’intégrer en douceur dans les rouages d’une société nouvelle où le droit à l’expérimentation et à la liberté d’initiative seront la règle et la contrainte l’exception.

Au final, la petite bourgeoisie urbaine et rurale finira bien sûr par disparaître. Tout comme le prolétariat d’ailleurs. Et, dans une société sans classes, débarrassée de toute forme d’oppression et d’exploitation, le type d’activité manuelle et intellectuelle pratiquée par chacun deviendra un choix individuel et social, et non plus une contrainte économique.


[1Depuis septembre 2018 existe bien une allocation pour les travailleurs indépendants qui cessent leur activité de manière involontaire et définitive. Au départ, les règles prévues étaient si compliquées que le nombre potentiel de bénéficiaires avait été estimé à… 29 000. À l’arrivée, seuls 911 d’entre eux en ont bénéficié ! De la poudre aux yeux.

Mots-clés Classes moyennes , Politique