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CHU Nantes

L’Antidote Anticapitaliste n°4

30 Novembre 2020

mardi 1er décembre 2020

Les Étudiants en Soins Infirmiers imposent leurs conditions

L’Agence régionale de Santé de Provence-Alpes-Côte d’Azur (ARS PACA) est obligée de reculer devant la mobilisation des étudiants infirmiers. Il y a deux semaines, elle suspendait la formation des étudiants infirmiers de deuxième année dans la région, jusqu’au 13 décembre. Ce faisant, l’ARS souhaitait réquisitionner les ESI afin qu’ils servent de renfort en tant qu’aides-soignants dans les hôpitaux et EPHAD débordés. Comme pour les ESI de Nantes, cette réquisition était instaurée au détriment des formations, sans garantie que la formation serait rattrapée et les bourses versées. En se mobilisant, en manifestant leur colère et en s’organisant, les étudiants ont imposé leurs conditions et leur formation a pu reprendre. Cela pourrait bien donner le goût de la lutte à ces apprentis soignants et inspirer les idées à la colère de tous les hospitaliers, de PACA, de Nantes ou d’ailleurs.


Un problème pour recruter ou une politique cynique de recrutement ?

Depuis le début de cette deuxième vague, on nous fait croire que le recrutement de personnel est impossible. En justifiant la pénurie de main-d’œuvre, on justifie la désorganisation des hôpitaux à tous les étages. En réponse, on stoppe la formation des étudiants et on les réquisitionne en les payant des cacahuètes. On joue aux dames en déplaçant les soignants d’hôpital en hôpital, de services en services, quitte à placer des puéricultrices dans des services d’urgence Covid. Les horaires s’allongent jusqu’à douze heures de service, les congés payés sont rognés, les formations sont à l’arrêt et l’état psychologique des soignants se dégrade tragiquement. De ce point de vue, le Ségur n’a apporté aucune réponse à l’évolution des conditions de travail. Tout continue comme avant avec une plus grande désorganisation en prime. Pourtant, le problème n’est pas le manque de volontaires. C’est bien la politique du gouvernement, des ARS et des hôpitaux, que faire toujours plus avec toujours moins : ça coûte moins cher. C’est bel et bien un choix de recruter au rabais, avec des contrats de travail temporaires, des salaires de misère, et de se jouer du dévouement des soignants. Or, le dévouement des blouses blanches pourrait vite se retourner en une colère noire contre ceux qui les placent au front sans moyen. Il va falloir imposer nos propres conditions de travail plutôt que leurs politiques d’austérité et de quasi-bénévolat.


Les cliniques psy au bord de la rupture

Si la crise sanitaire met en lumière les énormes problèmes des hospitaliers, elle redouble aussi ceux du secteur psy. Encore moins payés que dans les hôpitaux, le sous-effectif se fait d’autant plus ressentir lorsque la misère augmente comme l’anxiété. Comment préserver la santé des patients quand on manque de lits, de personnels, d’équipements et que l’instabilité psychique des patients est frappée par cette crise sociale et sanitaire ? La précarité frappe maintenant à tous les étages et on comprend pourquoi les cliniques ont du mal à recruter ! Cette gestion calamiteuse via la boussole du profit commence sérieusement à devenir dangereuse. N’oublions pas que c’est nous qui faisons marcher cette société. Sans nous, rien ne pourrait fonctionner. La pandémie aura au moins ce mérite : révéler à tous combien nous sommes utiles, surtout quand tout va mal. Cette force du nombre pourrait se retourner contre ceux qui exploitent notre force de travail. C’est le seul moyen pour organiser les soins selon nos intérêts et ceux du patient.

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