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Liberté pour Georges Ibrahim Abdallah

lundi 7 septembre 2020

Photo : Rassemblement pour la libération de Georges Abdallah (Site du Collectif Palestine vaincra : https://palestinevaincra.com/2020/0...)


Alors que Macron paradait à Beyrouth, plusieurs rassemblements ont eu lieu, à Beyrouth et à Paris, pour rappeler à sa mémoire le sort du militant Georges Ibrahim Abdallah, enfermé dans les prisons françaises depuis 1984, et exiger sa libération.

Georges Abdallah, militant du Parti communiste libanais a été arrêté en France en 1984, et condamné à perpétuité pour un crime qu’il n’avait pas commis. Mais, tout en en niant sa participation, il s’était dit solidaire des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL, dont il était membre), un groupe de résistants libanais communistes qui avaient assassiné en 1982, en pleine guerre d’Israël au Liban, l’attaché militaire de l’ambassade américaine à Paris, ainsi qu’un agent du Mossad (services secrets israéliens).

En 1985, la France qui avait négocié la libération d’Abdallah contre celle de son attaché culturel à Tripoli séquestré par les FARL, s’est bien gardée de tenir parole : « J’ai un problème de conscience avec cette affaire. La France a trahi la parole donnée », a par la suite déclaré le patron du contre-espionnage français qui avait mené les négociations (Cité par Alain Gresh dans le Monde diplomatique en mai 2012).

Et peu avant le procès de Georges Abdallah, en 1987, des attentats auxquels ni Abdallah (en prison), ni ses frères, ni les FARL n’avaient rien à voir, avaient eu lieu à Paris. Pour le gouvernement français il fallait faire bon poids. « Nous avions lancé la piste des FARL sur la base des premiers témoignages, même si nous savions que pour des Français, qui pensaient avoir reconnu les frères Abdallah sur les lieux des attentats, tous les barbus proche-orientaux se ressemblent. Je me suis dit que mettre en avant la piste Abdallah ne ferait pas de mal, même si ça ne faisait pas de bien. En réalité, nous n’avions alors aucune piste », a reconnu plus tard le ministre délégué à la sécurité de l’époque, Robert Pandraud, cité par le mensuel Le Monde diplomatique d’août dernier. Le militant communiste se retrouvait donc condamné, pour simple « complicité », à la prison à perpétuité.

Alors que depuis 1999 il peut prétendre à une mesure de libération conditionnelle, toutes ses demandes ont été systématiquement refusées, par interventions directes du gouvernement sur la Justice. Comme en 2003 où le tribunal de Pau avait autorisé sa remise en liberté, stoppée par un appel du Parquet qui en a obtenu l’annulation. Comme en 2013 avec l’intervention de Manuel Valls, ministre de l’Intérieur sous la présidence de François Hollande, qui a finalement refusé la libération du détenu, pourtant déjà signée par la garde des Sceaux Christiane Taubira, par le fait que Georges Abdallah ne se serait pas repenti. [1]

Et même lorsqu’au printemps dernier l’actuel gouvernement a décidé, pour désengorger les prisons en cette période de pandémie, de libérer de façon anticipée quelques milliers de détenus en fin de peine, il n’était surtout pas question d’en faire bénéficier le plus ancien d’entre eux, Georges Abdallah.

Par contre Macron a pu aller saluer au Liban tous les chefs de guerre qui ont ensanglanté le pays pendant 15 ans de guerre civile. Et pour cause : ils sont tous dans le clan des riches.

O.B.


[1Journal Libération du 23 janvier 2013

Mots-clés Liban , Monde , Répression
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