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Treme

mardi 12 mai 2020

C’est la Nouvelle-Orléans post ouragan Katrina. Le Tremé est un des plus vieux quartiers de la ville. On y suit, au gré de quatre saisons (36 épisodes de 60 minutes, diffusés entre 2010 et 2013), les parcours croisés de musiciens qui cherchent tant bien que mal à se trouver des gigs (concerts) pour boucler leurs mois ; de cuisiniers qui doivent eux aussi trouver comment faire tourner leur affaire dans une ville dont l’urgence est d’abord sanitaire. Il y a aussi un journaliste indépendant, amoureux de sa ville et déterminé à dénoncer tout ce qui la mine. Tous ces rôles, dont beaucoup sont inspirés de vrais « personnages », donnent vie à la richesse culturelle de la ville et chair à la réalité du quotidien de ses habitants – en particulier dans les quartiers populaires – quelques mois après le passage de l’ouragan qui ravagea une grande partie de la ville en 2005.

La réalisation et l’écriture tiennent du documentaire. La série veut tout montrer : la corruption, la spéculation immobilière dans les programmes de reconstruction, la volonté de chasser les pauvres hors de la ville, en passant par les bavures policières. Le récit est précis, attaché au moindre détail, mais emprunt de sincérité et de finesse. Les dialogues, en particulier, sonnent juste. C’était déjà la grande force de The Wire (Sur écoute), des mêmes créateurs, David Simon et Eric Overmeyer. Faiblesse de la force de Treme : ce qui capte d’un épisode à l’autre, c’est moins un récit haletant (l’angle « documentaire » domine) que la densité des personnages et de leur quotidien – servie par la qualité des acteurs.

Mais le personnage principal, ici, c’est la musique. Omniprésente. Musique des brass bands, fanfares aux sonorités jazz ou funk, musiques traditionnelles du carnaval, toute la variété et la richesse sonores de la ville. Si elle vous parle, pas de souci et que du plaisir ! Si les scènes de concert vous paraissent longues, tentez quand même l’initiation ! La Nouvelle-Orléans est l’un des berceaux de la musique funk – avec cette petite teinte particulière, issue des métissages de la ville. Découvrez Allen Toussaint, les Meters, les Neville Brothers, Lee Dorsey, etc.

Les réalisateurs de The Wire, ont aussi créé Generation Kill, saisissante « mini-série » sur la guerre en Irak.

Louis Marius


Une playlist de musiciens funk de la Nouvelle-Orléans :

– The Meters : Hand Clapping Song, https://youtu.be/iBuyAL-otK4

– Allen Toussaint, Get Out Of My Life, Woman, https://youtu.be/a-i3PLJQvno

– Allen Toussaint, We the people, https://youtu.be/n_1UIYmXmS8?list=TLPQMTIwNTIwMjDw-omxDG7TLA

– Aaron Neville, Hercules, https://youtu.be/bySudtwSwnY

– Cyril Neville, Gossip, https://youtu.be/r6aEQJwM1g4

– Lee Dorsey, Who’s Gonna Help a Brother Get Further, https://youtu.be/ji0MwgJaqKA?list=TLPQMTIwNTIwMjDw-omxDG7TLA

– The Neville Brothers, Yellow Moon, https://youtu.be/L1Y6W1FaSVQ?list=TLPQMTIwNTIwMjDw-omxDG7TLA

– Rebirth Brass Band, Tubaluba, https://youtu.be/4PbGxaqMcdU

Mots-clés Culture , Série , USA
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