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L’immigration d’un autre point de vue

samedi 11 mars 2006

La dureté des conditions dans lesquelles les immigrés, avec ou sans papiers, essayent de survivre dans les pays où ils se sont expatriés - travaux les plus durs, conditions de logement impossibles, racisme ou xénophobie ambiants, chasse policière s’accompagnant d’humiliations en tout genre - font souvent s’interroger ceux qui se sont arrachés à leur milieu d’origine sur le bien fondé de leur choix. D’autant plus quand ils y sont parvenus après un parcours éprouvant, au péril de leur vie. Et il n’est pas rare, quand des travailleurs immigrés retournent en visite au pays, et qu’ils discutent avec ceux qui sont tentés de suivre leur exemple, qu’ils essayent de les en dissuader.

La plupart du temps en vain d’ailleurs : celui qui aspire à émigrer ne voit pas d’autre alternative à la misère ambiante, car elle met souvent aussi sa vie en péril et nécessite d’affronter des situations sans espoir. Et les émigrés passent encore pour des « chanceux », quoi qu’ils puissent en dire.

L’émigration est-elle une solution pour les travailleurs et les pauvres des pays sous-développés ? Ceux qui s’y sont engagés n’ont pas eu vraiment, au moment de la décision, la faculté de s’interroger en toute sérénité. Il n’y a de toute façon pas de réponse satisfaisante pour les émigrés prenant conscience des problèmes après-coup. La seule bonne réponse possible est une autre question : comment agir pour que personne n’ait plus à subir un tel sort ?

Il n’y a que la lutte collective. Sur deux fronts : d’une part pour améliorer leurs conditions d’existence sur la prétendue « terre d’accueil », le combat contre l’oppression spécifique avec les émigrés, mais aussi le combat général avec les travailleurs nés en France, contre leurs exploiteurs communs ; d’autre part contre la misère, la dictature et les guerres qui poussent les populations des pays pauvres, malgré les conditions inhumaines de l’émigration, à tenter quand même leur chance dans les pays riches.

Ce qui implique pour les émigrés qui en prennent conscience de contribuer d’une part à l’organisation des travailleurs dans le pays d’immigration et en même temps, autant que possible, à l’organisation des travailleurs et des pauvres dans leur pays d’origine, en utilisant les liens qu’ils ont gardés, ou ceux qu’ils ont la possibilité de renouer.

Louis GUILBERT

Mots-clés Immigrés , Politique
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