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Macron a la trouille de l’embrasement social... et il a bien raison !

lundi 18 novembre 2019

« À Lyon-II, nous avons des étudiants qui ont faim »  : la présidente de cette université, Nathalie Dompnier, faisait écho à ce jeune étudiant de 22 ans, Anas K., qui s’est immolé par le feu pour protester contre la situation précaire de nombreux étudiants, comme la sienne. Tout le monde a été bouleversé – les parents dont les enfants galèrent entre fac et petits boulots, les enseignants sidérés de constater que certains de leurs étudiants les écoutent avec le ventre creux. Et les étudiants, bien sûr : dans toutes les grandes villes universitaires, ils se sont rassemblés non seulement pour rendre hommage à leur camarade, mais pour crier leur colère.

La France championne des inégalités

Nous vivons dans un des pays les plus riches du monde, dont les entreprises sont championnes en distribution de dividendes aux actionnaires. Un pays où Macron-Philippe, comme leurs prédécesseurs, se font forts de rendre les riches ultra-riches en rendant les pauvres ultra-pauvres. Mais après un an de mobilisation des Gilets jaunes, les nuages s’amoncèlent, les incitant à davantage de prudence.

La colère des hospitaliers

Jeudi dernier, la mobilisation du secteur hospitalier a été un succès, avec une énorme manifestation à Paris qui a réuni plus de 13 000 personnes. Il faut dire que le mouvement s’étend, l’ensemble des services hospitaliers ayant pris le relais des services d’urgence dont les premières grèves avaient commencé en mars dernier !

Face à l’amplification de la colère, Macron a promis l’annonce mercredi d’un « plan d’urgence » pour les hôpitaux. Il est surtout question d’une astuce comptable en déplaçant les 30 milliards de la dette des hôpitaux pour la reporter sur le budget de l’Etat. Reste à voir en prenant à qui, sans qu’on sache si les économies criminelles sur la santé ne vont pas perdurer ! Et si les revendications des personnels sur les conditions de travail et les salaires seront satisfaites.

Macron-Philippe sur la pointe des pieds

Ces derniers temps, Macron-Philippe tentent de déminer. Ils suggèrent des reculs, tout en se laissant la possibilité de remettre leurs projets sur le tapis.

La réforme sur la retraite ? Macron se dit prêt à ce qu’elle ne concerne que les « nouveaux entrants » dans l’emploi... Mais ce qui serait injuste pour nous le serait tout autant pour les jeunes !

Le projet de loi permettant aux enseignes alimentaires de faire travailler jusqu’à minuit en payant en heures normales ? Pas tout de suite... mais peut-être après des négociations avec les syndicats.

Nous organiser nous-mêmes

Tout le monde a en tête le 5 décembre, date à laquelle plusieurs confédérations syndicales appellent à une journée de grève dans tous les secteurs. Poussés par la colère de leur base, les syndicats des transports parisiens (RATP) et de la SNCF appellent même à la reconduction de cette grève les jours suivants.

Mais quels sont les objectifs des directions des confédérations ? Le retrait pur et simple du projet de Macron ou... l’ouverture de négociations dont on ne saurait pas d’avance où elles mèneraient ?

Ce ne serait pas la première fois que les directions syndicales accepteraient de sacrifier un mouvement de grève sur l’autel de négociations hasardeuses. Ce que confirme le secrétaire général de la CGT lui-même, Philippe Martinez : il a affirmé mercredi 13 novembre à Sud Radio que la grève du 5 décembre était encore évitable... Ce qui est une façon bizarre de mobiliser !

Ce sont les luttes, et leur contagion, qui ont fait reculer Macron, pas les palabres. Si nous baissons la garde, il reprendra une offensive à laquelle il n’a pas renoncé, comme le montre la réforme de l’assurance-chômage qui vient d’entrer en vigueur et fait de nombreuses victimes parmi les chômeurs.

Alors, ne lâchons rien, préparons-nous à ce 5 décembre et ses suites. Organisons-nous à la base, comme ont commencé à le faire les Gilets jaunes et les hospitaliers des urgences. Coordonnons toutes nos forces.

Macron a semé la haine dans tous les secteurs. Qu’il récolte cette tempête sociale qu’il craint tant.

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