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Néomalthusianisme

mardi 17 septembre 2019

Thomas Malthus, prêtre et économiste anglais du début du xixe siècle, prédisait que la progression constante de la production agricole s’opposerait à la progression exponentielle de la population, entraînant des famines. Pour y remédier, il préconisait un contrôle sévère des naissances dans les communautés pauvres. Ses thèses se sont avérées complètement fausses – deux siècles plus tard les méthodes agricoles permettent de produire de quoi nourrir 10 milliards de personnes… Ce qui n’empêche pas que 800 millions souffrent de la faim.

En accusant la « surpopulation » sans raisonner sur le système capitaliste de production et de répartition des richesses, Malthus a développé une théorie réactionnaire de combat contre les pauvres plutôt que contre la pauvreté.

À la faveur de la crise écologique, ces idées réactionnaires connaissent un regain. En témoigne ce titre symptomatique d’un article du Monde du 31 août 2019, « En Afrique la pression démographique grignote la forêt », qui décrit les techniques sur brulis des paysans pauvres africains de plus en plus nombreux. Comme si la « pression démographique », et non pas les logiques impérialistes, expliquait la pauvreté endémique en Afrique, la faible productivité des parcelles agricoles où les méthodes modernes n’ont pas pénétré ou encore la mise à mort de l’agriculture vivrière au profit de la monoculture !

Certains, comme les « collapsologues » qui font la une des médias en ce moment, vont jusqu’au bout de ces idées nauséabondes : puisque la surpopulation est à l’origine du saccage de l’environnement, « l’effondrement » inévitable du nombre d’habitants de la planète permettra de résoudre les problèmes écologiques. Vite le socialisme avant cette barbarie !

Barnabé Avelin

Mots-clés Écologie , Société