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Petits fours pour servir les grandes fortunes

lundi 15 juillet 2019

Cette année, Macron voulait en mettre plein la vue aux dirigeants européens venus assister au traditionnel défilé militaire du 14 juillet. Descente des Champs-Élysées à bord d’un « command car », étalage de drones et autres engins robotisés, champion de jet-ski sur un « Flyboard », fusil en main dans les airs… Dans la débauche de technologies va-t-en-guerre, Macron n’a reculé devant rien. Mais pour préserver la tranquillité de ce spectacle guerrier, la police a tout de même dû arrêter des Gilets jaunes venus le siffler copieusement et rappeler le scandale tout frais du mangeur de homards et autres crustacés, le ministre de la « transition écologique », François de Rugy.

Liberté, égalité… et champagne !

Mediapart a révélé la semaine dernière le faste avec lequel de Rugy recevait ses invités… aux frais de la princesse, lorsqu’il était Président de l’Assemblée nationale. Homard, champagne et grands crus provenant des célèbres caves du Palais Bourbon, tous s’en mettaient plein la lampe pendant qu’ils prêchaient la modération aux classes populaires. Pris la main dans la pince de crustacé, sa défense a été pathétique : il est allergique aux fruits de mer ! En tout cas, il se sent à l’aise dans les paniers de crabes, comme le montre son parcours politique : d’abord à Europe Écologie les Verts, il soutient la participation des écologistes au gouvernement sous la présidence de François Hollande, puis rejoint la République en Marche pour profiter de l’aubaine macroniste. Il est toujours prêt à se défausser sur les autres : il limoge sa cheffe de cabinet lorsqu’il est rendu public qu’elle occupe un logement social à Paris. Mais lorsqu’il doit faire face à la même accusation, puisqu’il occupe lui aussi un logement social près de Nantes, il refuse de démissionner et crie au complot, comme d’autres avant lui – Cahuzac, Fillon…

Les faux frais du capitalisme

Macron le soutient et lui explique comment faire le dos rond. L’été dernier, c’était l’affaire Benalla. Après les petites frappes, ce sont cette année les amateurs de banquets fastueux qui défraient la chronique. Mais l’important pour ce gouvernement, c’est de rester droit dans ses bottes, au service du monde des affaires et des patrons français. Car ce que faisait de Rugy, entre homard et langouste dans les coulisses de l’Assemblée nationale, et qu’il continue à faire comme tous les ministres, avec plus ou moins de faste, c’est de recevoir les hommes d’affaires et les lobbyistes de tout poil pour écouter leurs doléances et recueillir leurs desiderata. Prendre les devants des désirs des grands patrons, c’est ce que ce gouvernement sait faire de mieux, et c’est ce que la bourgeoisie attend de lui, bien plus que des gueuletons qu’elle sait s’offrir par ailleurs. Le défilé du 14 juillet, avec ses joujoux militaires dernier cri, est là pour nous rappeler que, s’il n’y a soi-disant pas d’argent pour nos salaires, nos emplois et des services publics dignes de ce nom, il y en a pour une débauche de dépenses dans les technologies militaires, mises au point avec de l’argent public, pour que Dassault et consorts aillent ensuite les vendre aux quatre coins du monde. Ce que Macron, à la tête d’un des principaux pays exportateurs d’armes, s’est plu à rappeler en inaugurant la semaine dernière un nouveau sous-marin nucléaire – le premier d’une série à plusieurs milliards d’euros.

Abondance pour tous !

L’affaire de Rugy est à l’image du fonctionnement de la société capitaliste. Loin de préparer une quelconque transition écologique, il fait partie de ce personnel politique au service de ceux qui dirigent vraiment la société, la grande bourgeoisie. Qu’il singe leur mode de vie n’est finalement qu’un aspect mineur de la question. Que de Rugy s’accroche comme une moule à son rocher ou démissionne, un successeur ne ferait qu’enfiler ses pantoufles. L’essentiel sera d’en finir avec le capitalisme.

Mots-clés Politique