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Après l’acte X des Gilets jaunes : notre combat commun

lundi 21 janvier 2019

Le lancement du « Grand débat » promis par Emmanuel Macron annonce la couleur : la petite commune du Grand Bourgtheroulde dans l’Eure mise en état de siège pour 600 maires et quelques obligés et courtisans du pouvoir venus écouter la bonne parole présidentielle. Heureusement, les Gilets jaunes ne se sont pas laissés enfumer et étaient encore très nombreux à manifester dans tout le pays samedi dernier.

Les Gilets jaunes qui se mobilisent depuis deux mois et sont soutenus par la majorité de la population n’ont aucune raison de lâcher l’affaire.

Car le gouvernement a montré quelle est sa conception du « débat » : Macron annonce dans sa lettre qu’il ne reviendra pas sur les mesures déjà prises depuis le début du quinquennat. Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, a d’ores et déjà déclaré qu’il était hors de question de rétablir l’Impôt sur la fortune.

Parmi les 34 questions posées par Macron dans sa lettre, pas une seule ne concerne les problèmes urgents des classes populaires : les salaires, le pouvoir d’achat, le chômage. En revanche, une crapulerie, en indiquant parmi les sujets « autorisés », les « quotas d’immigration ». Après avoir calomnié les Gilets jaunes, voilà que Macron tend la main à l’extrême droite, alors même que bien des Gilets jaunes ont fait preuve de solidarité avec les migrants et que le sujet est devenu totalement marginal dans les revendications.

Déjà en précampagne électorale pour les Européennes, Macron cherche à capter l’électorat réactionnaire et les nantis effrayés par la révolte sociale incarnée par les Gilets jaunes. Il veut représenter le « Parti de l’ordre ».

Le débat Macron à coups de flashballs/LBD

Le gouvernement ne se contente pas de l’enfumage du débat. Il compte aussi sur l’écran de fumée toxique, bien réel celui-ci, des gaz lacrymogènes, sur les matraques, flashballs mutilants et autres grenades de désencerclement pour effrayer la population et la dissuader de rejoindre les manifestations.

Une personne tuée en marge d’une manifestation, des milliers de blessés, dont des dizaines de mutilés par les forces de l’ordre. Le bilan est terrible et montre le vrai visage de ce pouvoir : une démocratie qui ne permet que de choisir ses représentants tous les cinq ans mais réprime violemment toute révolte sociale un tant soit peu déterminée.

Le gouvernement mène une guerre de classe au service du grand patronat, des entreprises du CAC 40 dont les actionnaires se sont partagés 57 milliards d’euros de dividendes en 2018, et ne lésine pas sur les moyens pour faire respecter cet ordre social injuste.

Le « grand débat » doit être entre nous

Bien plus que le « débat » encadré par les préfectures, les Gilets jaunes nous montrent un aperçu de ce que pourrait être une véritable démocratie. Partout, sur les ronds-points occupés, dans des Assemblées générales, des discussions se sont engagées depuis deux mois, des revendications sociales concernant tous les salariés et retraités ont émergé, les tracas du quotidien ont été partagés. Des personnes qui ne se parlaient pas ont appris à dialoguer car elles partageaient un objectif commun. Voilà qui restera un acquis de ce mouvement pour l’ensemble des travailleurs : l’apprentissage de l’organisation au cours de la lutte.

Gilets jaunes, dans les entreprises aussi

Les Gilets jaunes continuent à exprimer la colère ressentie par l’ensemble du monde du travail. Ils montrent la voie à suivre en ne comptant que sur la lutte pour gagner sans se laisser intimider.

Dans beaucoup d’entreprises vont s’ouvrir les négociations annuelles obligatoires sur les salaires. Partout, ces salaires sont bloqués au plancher alors que les actionnaires se gavent.

C’est tous ensemble, contre le gouvernement et le patronat, que nous avons la force de renverser la vapeur. Il est donc temps de rejoindre la lutte des Gilets jaunes, dans les entreprises et au dehors, dans la rue, à commencer par les manifestations de samedi prochain !

Mots-clés Gilets jaunes , Politique