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Et ne reste que des cendres

de Oya Baydar

mardi 9 octobre 2018

Et ne reste que des cendres

de Oya Baydar

10/18, 669 p., 9,60 €.


Paris, à la fin des années 1990. Ülkü Öztürk, journaliste quinquagénaire en exil, retrouve son amour de jeunesse à la morgue et replonge dans ses souvenirs. Dès le départ, il était clair qu’elle n’épouserait jamais Arın Murat, fils docile de grands bourgeois d’Istanbul. Et leurs chemins n’ont eu de cesse de s’écarter. Lui gravit les échelons menant à une carrière au cœur de l’appareil d’État. Elle, déjà trop libre pour ses propres parents, rencontre des communistes à l’université et, tout en jouant les franc-tireurs, s’engage pour de bon après le coup d’État militaire de 1971. Alors que la raison d’État nimbe la mort d’Arın de soupçons de toutes sortes, Ülkü refait le film de sa vie. Auraient-ils vécu plus proches qu’elle ne croyait ?

Ce roman n’est ni un polar, ni une saga amoureuse, ni une fresque politique, ni une autobiographie, mais un peu tout ça à la fois. Loin de rendre la lecture indigeste, le mélange des genres s’avère complémentaire. L’intrigue policière rythme un récit à base de flashbacks, lesquels livrent peu à peu, à mesure que l’héroïne se remet du choc de la morgue, les clés de « l’affaire Murat ». À lire pour comprendre la Turquie actuelle et son passé, ou pour le plaisir d’être tenu en haleine… ou les deux à la fois.

Mathieu Parant

Mots-clés Culture , Livre , Turquie