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Le mondial de la honte

lundi 25 juin 2018

Mercredi 20 juin, Donald Trump a finalement temporisé : les enfants de clandestins ne seront plus séparés de leurs parents dans les centres de rétention… mais parents et enfants y resteront ensemble. La politique raciste de Trump se poursuit : les familles de migrants sud-américains, qui fuient la misère engendrée par l’impérialisme américain et ses supplétifs, sont traquées comme jamais.

France-Italie : le match du cynisme

Tout comme Trump, les dirigeants européens renchérissent dans leurs politiques racistes anti-réfugiés.

En Hongrie, le premier ministre Viktor Orban a officialisé le délit de solidarité avec les réfugiés : les ONG qui aidaient les migrants sont désormais considérées comme des passeurs.

Le ministre de l’Intérieur italien d’extrême droite, Matteo Salvini, à peine nommé, osait déclarer : « Pour les migrants, la fête est finie ». Puis après avoir refusé d’accueillir les réfugiés de l’Aquarius, le voilà qui menace de mettre sous séquestre les navires des ONG qui viennent en aide aux migrants en Méditerranée. Il s’en prend aussi aux Rroms, qu’il veut recenser pour les expulser.

Comme le dit l’écrivain italien Roberto Saviano (l’auteur de Gomorra, adapté en série télévisée) : « Quelle fête quand personne ne vient à votre secours et quand votre embarcation est en train de sombrer, emportant avec elle les corps …de ceux qui ont supporté … le voyage à travers le désert, la faim, les coups, les tortures dans les camps libyens, les viols et violences de tout type. Pensons-y, merde, quelle fête ! Quand, dans cent ans, on sondera les fonds de ce petit bout de Méditerranée et qu’on y trouvera des centaines de corps humains, on se demandera quelle guerre s’est jouée là ».

Quant à Macron, il est sur la même ligne que Salvini ou Orban, en refusant d’accueillir l’Aquarius, en refusant les sans-papiers qui viennent d’Italie par les Alpes dans des conditions dramatiques et en criminalisant la solidarité. Les réactions de Macron face à Trump ou Salvini sont particulièrement hypocrites : il y a plus de 300 enfants dans les centres de rétention.

Et tous de prôner la création de camps d’internement en Europe ou de l’autre côté de la Méditerranée, c’est-à-dire de camps de concentration pour réfugiés, gérés pour la Libye par des mafias de passeurs, avec lesquels Salvini est allé négocier ce lundi. Oui, Trump, Le Pen, Orban, Salvini, Macron, même combat criminel.

Prolétaires de tous les pays, unissons-nous !

Comme Trump, les différents gouvernements européens se servent des réfugiés comme de boucs-émissaires. Et pendant que Macron envoie Collomb à la chasse aux migrants, il poursuit sa politique anti-ouvrière.

Nos dirigeants refusent comme ils disent « d’accueillir toute la misère du monde », entretenue par les grandes entreprises européennes et américaines qui pillent les ressources des pays pauvres et vendent des armes à tous les va-t-en-guerre d’Afrique et du Moyen-Orient.

Plutôt que d’assumer cette réalité, Macron, Salvini et les autres nous enfument en prétendant que l’Europe serait submergée par les migrants. Sur 65 millions de réfugiés dans le monde, l’Europe n’en accueille que quelques dizaines ou centaines de milliers par an, pour un continent de près de 500 millions d’habitants, et le plus riche du monde. Le petit Liban accueille quant à lui un million et demi de réfugiés syriens !

Il serait tout à fait possible d’accueillir les réfugiés dans des conditions décentes. C’est le minimum d’humanité, et cela couperait l’herbe sous le pied des passeurs mafieux et sous les bottes des racistes en tout genre. Nous ne pouvons pas accepter que d’autres travailleurs subissent ce que nous n’accepterions pas nous-mêmes. Face à ces politiques migratoires à vomir, défendons l’ouverture des frontières et la régularisation de tous les sans-papiers. Cela nous concerne tous !

Mots-clés Donald Trump , Italie , Migrants , Politique