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Ça bouge à l’ONU !

vendredi 23 mars 2018

Le 26 février dernier, un arrêt de travail de deux heures a été observé par le personnel administratif, cadres, interprètes et personnel de bureau qui font fonctionner les quelques dizaines d’agences de l’ONU à Genève, pour protester contre les coupes salariales. Les grévistes ont interrompu des rencontres de haut niveau, dont le Conseil des droits de l’homme et la Conférence sur le désarmement, impliquant une centaine de chefs d’État. L’envoi de casques bleus va-t-il être paralysé, mettant en danger la sécurité de la planète entière ?

Quelques centaines de personnes sur les 9 500 employés, se sont rassemblées devant le Conseil des droits de l’homme lors de l’arrêt de travail. L’action a été décidée par la centrale syndicale du personnel de l’ONU à Genève suite à une baisse de salaire de 3,5 %, qui précède une autre baisse de 5 % en juin. Cette coupe de salaire intervient prétendument pour aligner les conditions salariales du personnel de l’ONU de Genève sur celles de New York, car la vie à Genève y serait moins chère. Un prétexte, car cette ville suisse est une des villes les plus chères au monde, loin devant New York et Paris. D’autres réductions salariales sont annoncées aux agences de l’ONU à Bangkok (-10 %) et à Tokyo (-25 %) où le coût de la vie est exorbitant.

En 2017, à Genève trois arrêts de travail et plusieurs manifestations ont déjà eu lieu, obligeant la Commission de la fonction publique internationale à promettre que les réductions salariales ne dépasseraient pas 2 ou 3 %, une promesse qui n’a pas été tenue.

Le personnel de l’ONU est réputé être le mieux rémunéré au monde et bénéficie d’avantages, d’allocations pour couvrir les frais de scolarité et surtout il ne paye pas d’impôts. Dans de nombreuses agences de l’ONU le droit à la grève n’existe pas et les grévistes peuvent être sanctionnés. Dans d’autres, le « droit à la négociation » a été obtenu à l’issue de mouvements du personnel, comme à la FAO en 1974, lors de la grève la plus longue de l’histoire de l’ONU qui a duré… 7 jours. D’autres grèves et arrêts de travail ont déjà eu lieu dans le passé aux agences de l’ONU, entre autres, à New York, à Mexico et à Rome, pour des augmentations de salaires ou amélioration des conditions de travail, en particulier des grèves « déguisés », comme à New-York en 1970, quand le personnel de sécurité et les téléphonistes ont pris des arrêts-maladie pour revendiquer des augmentations. Le personnel du siège des agences à New-York, par la grève, avait obtenu près de 15 % d’augmentation des salaires du personnel avec qui il travaillait dans les pays en voie de développement.

Comme des restrictions sont envisagées à Bangkok et à Tokyo, les syndicats parlent d’une « action mondiale ». Un micro exemple d’internationalisation nécessaire des conflits sociaux. 

8 mars 2018, Mara LARIVIERE

Mots-clés Grève , Monde , ONU
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