120 battements par minute

de Robin Campillo

120 battements par minute retrace les débuts du mouvement Act Up. Né en 1989, le groupe, dont le nom a été pris de son grand frère américain, s’est donné pour objectif de faire avancer le droit des malades du VIH. En 1989, le sida fait des ravages dans des milieux homosexuels, chez les toxicos et les prostitués dans l’indifférence totale. Dans les années 1990 ces militants vont se battre pour faire avancer la prévention, le droit des malades et le regard de la société sur l’homosexualité.

Le film a le mérite de laisser une large place aux débats au sein du mouvement. Le spectateur a ainsi la possibilité d’assister aux nombreuses assemblées générales qui ont structuré l’organisation.

Profitant du développement des nouvelles technologies, les militants vont se lancer dans des actions spectaculaires afin d’attirer l’attention des médias et du public.

On notera notamment quelques scènes savoureuses où les militants, à grand renfort de faux sang, s’attaquent aux laboratoires pharmaceutiques en les accusant de dissimuler des données pouvant faire avancer les soins des malades. Il est d’ailleurs comique de voir tout le gratin actuel s’extasier devant ces actes filmés alors que si quelqu’un tentait de le faire aujourd’hui, les mêmes crieraient au scandale.

Bon nombre de ces militants vont militer avec d’autant plus de force qu’ils savent qu’il leur reste peu de temps. Ils donnent ainsi un autre sens au vieil adage « militer c’est exister »

Un très beau film qui donne une belle leçon de vie et de militantisme et qui donne la pêche même s’il ne faut pas hésiter à le voir avec sa boite de mouchoirs.

Gina GALIÈNE