À PSA Saint-Ouen, les rumeurs de fermeture de l’usine vont bon train depuis bien longtemps.
La direction a pour politique de faire fondre les effectifs de l’usine depuis de nombreuses années, à coups de départs volontaires : en 2012, il y avait un peu plus de 700 salariés, contre moins de 400 actuellement.
Un secteur, le Ferrage, a fermé pour être transformé en zone de stockage.
La cantine, avec trop peu de salariés pour un fonctionnement correct, a été fermée après qu’une inspection sanitaire y a découvert des cadavres de rongeurs et des excréments dans la vaisselle.
Alors, quand le directeur a annoncé que l’usine était en « décroissance pilotée » au début du mois d’octobre 2017, les salariés ont à la fois vu leurs craintes confirmées… tout en restant dans le flou le plus total. La direction refuse de donner des informations précises.
Une pétition a tourné pour exiger des réponses, rassemblant plus de 150 signatures ; des assemblées générales se sont réunies pour permettre aux salariés de discuter entre eux. La dernière, le 8 janvier, a rassemblé une centaine de personnes, avec davantage de prises de parole qu’à l’accoutumée, y compris de la part de non syndiqués. L’usine continue à tourner à plein régime, mais en sous-effectif : la polyvalence est imposée, des samedis obligatoires sont programmés, la direction recrute même des intérimaires pour faire face aux besoins de production. Saint-Ouen produit en effet des pièces qui alimentent toutes les usines terminales, une situation stratégique qui permettrait à une mobilisation d’avoir un sacré écho dans le groupe PSA !
L.G.
Mots-clés : PSA