Une journée d’action bien typique du syndicalisme allemand
Mis en ligne le 5 octobre 2017 Convergences Monde
Le mercredi 20 septembre, le trust allemand Thyssenkrupp (1,5 milliard d’euros de profits en 2016) a annoncé la fusion de sa branche sidérurgique avec Tata Steel Europe. Dans chacun des deux trusts, 2 000 emplois devraient être supprimés. Pour ThyssenKrupp cette annonce s’ajoutait à un autre plan de réduction de 4 000 emplois, déjà en cours.
En réponse, le vendredi 22 septembre, l’IG Metall appelait à un rassemblement de protestation sur le temps de travail : 7 500 travailleurs étaient au rendez-vous à Bochum, venus de tous les sites du trust (Thyssenkrupp Steel compte 27 000 salariés). Mais qu’est-ce que l’IG Metall avait à proposer ? D’une part des discours de politiciens – campagne électorale oblige ! Du ministre du travail de la région de Rhénanie-du-Nord-Westphalie (conservateur) à la ministre fédérale du travail (social-démocrate), tous se sont insurgés (en paroles)... du fait que le trust fusionné prendrait son siège aux Pays-Bas et non pas en Allemagne !
Le dirigeant du conseil d’entreprise de Thyssenkrupp Steel – par ailleurs membre de la CDU d’Angela Merkel – et tous les autres grands chefs de l’IG Metall, se sont plaints, de leur côté et avant tout, du fait que la cogestion n’ait pas été respectée et qu’ils aient été mis devant le fait accompli. Bien sûr, ils ont aussi réclamé une « garantie » pour tous les sites et tous les emplois. Mais aucun mot sur les moyens de l’obtenir. Même pas un autre rendez-vous de mobilisation – ne parlons pas de l’idée de réellement préparer la lutte ou des grèves. Une seule journée d’action pour laisser s’exprimer le mécontentement ?
Pourtant, les 7 500 ouvriers réunis ce jour-là, qu’on sentait prêts à en découdre si le syndicat lançait le signal de la lutte, donnaient une idée de ce qui serait possible... et qui le reste !
Toni ROBERT
Mots-clés : Allemagne | Licenciements | Syndicats