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DOSSIER : Bravo les lycéens ! Ras-le-bol des politiques xénophobes !

Un péril rom, sans blague ?

Mis en ligne le 16 novembre 2013 Convergences Politique

Démantèlement de campements, expulsions, discours xénophobes et stigmatisation : les Roms sont sous le feu de la démagogie politique la plus crasse depuis des mois. Le gouvernement de gauche s’est illustré par une belle continuité politique et rhétorique avec Sarkozy et sa clique, qui avaient lancé la campagne anti-Roms à l’été 2010. En 2012, année partagée entre les deux présidences successives, la Ligue des droits de l’homme a recensé 11 982 migrants roms expulsés des squats ou bidonvilles qu’ils habitaient. Pour le seul premier semestre 2013, le nombre d’expulsions de Roms s’est élevé à 10 174 [1].

Rappelons à ce propos que la trêve hivernale des expulsions de logement, qui entre en application au 1er novembre, ne s’applique pas aux habitants des campements informels qui peuvent être transformés en sans-abris en plein hiver !

Combien sont-ils ces pelés, ces galeux dont viendrait tout le mal, qui mettraient en péril la France en salissant nos belles cités de leurs campements de fortune ou de leurs caravanes ? Au point que, de Manuel Valls à Martine Aubry en passant par une ribambelle d’autres, des maires socialistes ont dû faire appel à la police pour les expulser ?

Ils ne sont que quelque 15 000 à 20 000, venus pour la plupart de Roumanie ou Bulgarie, deux pays pourtant membres de l’Union européenne depuis 2007. Nous ne comptons pas là les « gens du voyage », pour la plupart français de père en fils depuis longtemps. Même si nos politiciens démagogues les mélangent volontiers pour présenter les « Roms » comme à la fois pickpockets dans le métro et voleurs de poules dans nos campagnes.

20 000 donc, sur 65 millions d’habitants en France ! On ne pourrait leur offrir ni un toit, ni un travail, ni une école pour leurs enfants ?

Mais tout citoyens européens qu’ils soient, ils ne le sont que de seconde zone. La Roumanie et la Bulgarie sont pourtant membres de l’Union européenne et de l’Espace Schengen, cet espace dit de « libre circulation » à l’intérieur et de renforcement des frontières avec les pays voisins. Mais, prudente, la loi limite à trois mois l’autorisation de présence d’un ressortissant d’un autre pays de l’Union s’il ne peut se prévaloir d’un emploi ou de revenus suffisants. Évidemment, les revenus suffisants, ce n’est pas pour les pauvres, qu’ils soient de Roumanie, de Pologne ou d’ailleurs ! Eux doivent justifier d’un travail. Mais les travailleurs des pays récemment intégrés à l’UE ne sont autorisés à exercer que certains emplois, en vertu de mesures transitoires, au moins jusqu’à décembre 2013. Une mesure particulièrement discriminatoire, réduisant à la marginalité.

Si la grande majorité des Roumains qui s’exilent aujourd’hui en France sont d’origine « Rom », c’est qu’ils sont dans leur pays une minorité sans droits, victime d’un racisme institutionnalisé. Tandis que l’Union européenne intègre en son sein la Roumanie, pour que Renault y fasse monter des Dacia par une main-d’œuvre sous-payée, les politiciens français intègrent à leur démagogie les préjugés racistes que les Roms subissent en Roumanie !

Sacha CREPINI


Cité par Amnesty International

Dans le rapport d’Amnesty International de juillet 2013 (cité dans l’article ci-dessus), on peut lire cette petite note :

« Le 21 juillet 2013, le député-maire Gilles Bourdouleix s’est rendu sur un terrain de la commune de Cholet (Maine-et-Loire) où des gens du voyage s’étaient installés. De vifs échanges ont eu lieu entre le député-maire Gilles Bourdouleix et les membres de la communauté des gens du voyage, dont certains auraient fait des saluts nazis et l’auraient appelé “Hitler” ». Gilles Bourdouleix (UMP) aurait ensuite dit : « Comme quoi, Hitler n’en a peut-être pas tué assez ».

On a les maîtres à penser qu’on peut !


[1Rapport d’Amnesty International daté de juillet 2013, « Condamnés à l’errance. Les expulsions forcées de Roms en France », consultable en ligne.

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